Le Porche sud de la Cathédrale Notre-Dame
On l’a souvent qualifié de grand portail.
En haut du pignon, trois niches contenaient autrefois les statues des saints Antoine le solitaire, Louis et Denis (fin XIV ème).
Les gargouilles ont été remises en service en 1999.
Au fronton, cadran solaire de 1610 par un audomarois, Jacques Alain. Le cadran solaire inventé il y a 5000 ans et utilisé par les Egyptiens. Restauré en 2014 (40.000 €). On peut aussi lire la date et les signes du zodiaque. Il est faux, probablement à cause du style.
Vers 1740, constructions de piédestaux carrés surmontées de pots-à-feu aujourd’hui disparus , pas du tout dans l’esprit gothique.
Le pavement usé est de 1442, en grès de Béthune.
Tympan du début XIII ème siècle : un des derniers témoins en France de cette période (mais têtes refaites au XIX). Jugement Dernier que l’on voit souvent sur le portail occidental. Une hypothèse était qu’il avait été démonté lors de l’agrandissement. Il est plus probable que l’extrémité du transept était déjà construite quand le chantier s’est interrompu.
Aux extrémités du registre supérieur, deux anges sonnent de la trompette. Le Christ du Jugement n’est pas assis, comme le veut la coutume, mais il est debout et semble faire un pas en avant. C’est le Seigneur qui vient, qui surgit en pleine gloire. Il porte la couronne d’épines et il élève les mains en signe de bénédiction. Les paumes montrent la marque des clous : il a vraiment été crucifié. La Vierge et saint Jean sont agenouillés, les mains jointes très hautes en signe de supplication. A leurs côtés deux anges tiennent les instruments de la Passion (= arma Christi = victoire sur la mort) : la croix et la lance pour un ange / l’éponge au bout d’un roseau pour l’autre.
En dessous, les morts sortent de leurs tombeaux ou de leurs urnes enveloppés de leur suaire.
Au dessous encore, un ange sépare les bons des méchants. Les élus à la droite du Christ sont conduits par un ange vers le Ciel. Ils sont espacés et libres de leurs mouvements. Ils sont reçus dans un large voile ou linge, « le sein d’Abraham » : parmi les cinq petits personnages, l’un est mitré (un évêque), un autre couronné. Leurs visages expriment le bonheur.
A la gauche du Christ, un démon entraîne un damné tête en bas. Les damnés sont emmenés au son du tambour et de la flûte vers la gueule de l’Enfer.
Un grand démon met un damné couronné dans l’enfer. Les figures de l’Enfer ont toujours inspiré les sculpteurs (= imagiers) bien davantage que celles du Paradis. Ici une bête infernale plutôt qu’un feu.
Sur le trumeau entre les portes jumelles, figurait autrefois une statue de saint Omer. Elle a été remplacée par une statue de Vierge au début du XVI ème siècle ( style maniéré ). Il
a été fortement retouché notamment dans la partie haute.
Le buste et l’enfant ont été refaits au XIX ème siècle.
Les 4 encorbellements qui supportent les linteaux, sont décorés d’un relief : deux anges de chaque côté de la Vierge, le Christ entre les pèlerins d’Emmaüs et Samson.
Les ébrasements sont en pierre de Marquise, gélive fragile + saccagées à la Révolution.
Saint Omer devient évêque / Prédication d’Omer / Jeune moine écervelé / Un arbre lumineux planté par Omer / Baptême d’Adroald (à droite).
Programme qui s’inspire du manuscrit n° 698 daté du XI ème siècle ( vers 1060 ), manuscrit enluminé conservé à la bibliothèque.
Sur les portes, 2 anneaux de bronze attachés à des figures grotesques. On venait les toucher au Moyen Age pour implorer le droit d’asile, dés le IX ème siècle. ( Ils ont été replacés plus haut à cause des abus du droit d’asile ).
Voilà la description de Wallet dans son ouvrage "Description de l'ancienne Cathédrale" paru en 1839 à la page 89 :
"Anneau de l'un des battans de la porte, dessiné à l'échelle de 1/10ème. Cet anneau de bronze de grande dimension , et qui a son pendant sur l'autre battant de la porte, nous a paru digne de remarque, tant à raison de son style particulier, qui le reporte au-delà du XIII ème siècle, qu’à raison de l'usage ancien et singulier qu’il semble rappeler. L'abbé Lebeuf nous raconte que jadis, et surtout dans le IX ème siècle, l’une des dépendances des églises où l'on prétoit les sermens, et où pouvoient s'arrêter en sûreté ceux qui y recouroient
comme à un lieu d'asyle, étoit l'anneau de la grande porte qu'ils empoignoient, ou dans lequel ils passoient leur bras. Mais dès qu'on ent compris tout l’abus de ces sortes d'asyles, on détacha les anneaux des portes, ou du moins pour en conserver le souvenir, on ne les y appliqua plus qu’à une hauteur assez grande pour que personne n’y pût atteindre. Telle est l'explication de l'abbé Lebeuf sur l'existence d'un anneau qui se trouvait au pignon du frontispice de l’église Sainte Geneviève-du-Mont à Paris, Cette conjecture, assez vraisemblable, ne pourrions-nous l'appliquer également aux anneaux du portail de Notre-Dame ? Ils y sont élevés à plus de neuf pieds, et par conséquent hors de toute portée de la main."