Grand Dieu de Thérouanne
Vous pouvez facilement repérer cette oeuvre sur la vue en plan de la Cathédrale que vous trouverez ci-dessous, en effet, son emprise au sol est colorée en rouge.
Sources Emmanuel WALLET
( 1 ) L'acharnement des flamands à sa destruction fut telle, d'après les historiens, qu'on accourut de divers lieux assez éloignés pour en enlever quelques restes. Ainsi l'on vit emporter jusqu'à de simples
pierres et une maison, construite alors à Louvain, portait ce chronographe, dans lequel toutefois il est à remarquer que la lettre D n'est point comptée comme numérique :
db tauVans est VeCtVs LapIs Iste kVIkIs : CVIVs qVIste oVIdbM CaboLb VICtob ebas.
Ainsi Cassel eut son horloge, Saint Venant, dit-on, ses fonds baptismaux, Ypres, Arras, etc., d'autres monuments.
( 2 ) Les auteurs ont varié sur les différents objets transportés de Thérouanne à Notre Dame de Saint-Omer, et sur la date de leur enlèvement mais des recherches, que M. Legrand a bien voulu faire dans les archives
de la collégiale, nous ont depuis appris :
1°. que le 10 juillet 1553, le chapitre députa son receveur de fabrique et trois chanoines, pour aviser au moyen d'enlever et amener à Saint-Omer le grand portail de
Thérouanne donné à son église,
2° que le 12 juillet suivant, vu l'impossibilité d'y transporter et appliquer ce portail, on les chargea d'en faire détacher les plus helles statues, leur allouant à cet effet une
somme de 100 florins, mais rien de plus et non ultrà,
3° que le 4 août 1553, après l'arrivée en cette ville de plusieurs ligures enlevées du portail de Thérouanne, le chapitre accorda une nouvelle allocation de
100 florins pour le transport des autres statues qui restaient à amener,
4° que le 8 octobre suivant, il fut également décidé par le chapitre que les ligures, venues de Thérouanne, seraient placées sous le clocher, dans
l'endroit le plus commode de l'habitation du serviteur de la fabrique, et
5° que le 13 fév. 1604, le chapitre fit don au seigneur de Corin, gouverneur de la ville d'Aire, pour en décorer l'église de Saint Lambertlez-
Aire, de l'une de ces grandes figure amenées de Thérouanne, et qui se trouvaient dans le local de la fabrique de Notre Dame. Or, de ces divers documents, extraits du capitulaire, il résulte que le transport de ces
ligures fut fait en 1553, qu'il coûta la somme de 200 florins, etc, et qu'il eut pour objet, non seulement les trois statues reprises en ce dessin, mais d'autres encore détachées également du portail : car, bien qu'on
en ait dit sur ce point, tout porte à croire que des divers monuments de Thérouanne, amenés alors à Saint-Omer, il n'en est aucun qui ne soit venu de ce portail.
Sources les Amis de la Cathédrale
Pour Wallet, il date du XII ème siècle (date de l’agrandissement de la basilique de Thérouanne). Pour Dusautoir il date du X ème siècle. Il ornait le portail occidental de la cathédrale de Thérouanne, rasée par Charles-Quint en 1553. Charles-Quint s’opposait à Henri II. 2000 personnes ont démonté la ville, brique par brique. « Il n’en restera pas pierre sur pierre ». Il est en pierre de Saint-Maximin. En 1553, les chanoines de Saint-Omer rachètent le groupe qui arrive à Saint-Omer en 1561. Sur les 56 évêques de Thérouanne, 10 ont été canonisés par acclamation populaire. Christ ressuscité, du Jugement dernier, entre Marie et saint Jean. Il est assis sur les ruines d’une ville pour montrer sa puissance sur le monde ( Babylone en référence à l’Apocalypse ? ) Il a les mains levées en signe de bénédiction, comme un signe de son amour... Assis, il mesure 2,25 mètres. Recherche de perspective rare au XII ème siècle : sachant que le groupe serait posé à plus de 20 mètres du sol, dans une petite rue d’où l’on n’avait pas de recul, le tailleur de pierre a osé déformer le corps en inversant les proportions de la tête et des jambes. On observe la même technique pour les statues des rois sur la façade de Notre-Dame. Accroché en hauteur en 1962 au retour d’une expo à Paris pour laquelle il avait été prêté à la demande du Chanoine Coolen, il était auparavant posé au sol à côté du Rubens.