Cénotaphe de Saint Omer
Vous pouvez repérer cet ouvrage sur la vue en plan de la Cathédrale que vous trouverez ci-dessous, en effet, son emprise au sol est colorée en bleu au repère D.
Sources Emmanuel WALLET
Cénotaphe de Saint Omer
( 2 ) Cette pierre a été tirée, présume-t-on, des carrières de Marquise, entre Boulogne et Calais.
( 3 ) La planche de ce monument retrace les joints et agraphes de chaque pierre, afin de donner une idée plus complète de l'appareil de sa construction.
( 4 ) Ce dais a éprouvé quelques dégradations à sa partie supérieure mai» elles nous semblent trop régulières pour ne les point attribuer à une cause autre qu'un accident, c'est-à-dire à un motif arrêté, que nous n'avons pu toutefois découvrir.
( 5 ) Les arcades de derrière vides de sculptures, ont moins de saillie que les autres et leur sommet accuse légèrement une pointe ogivale qui ne se rencontre pas dans les premières.
( 6 ) V. Acta Sanct. ( 9 sept. ).
( 7 ) Ancien nom de Boulogne.
( 8 ) Aujourd'hui la Liane, rivière qui a son embouchure dans le port de Boulogne.
( 9 ) Y. Acta Sanct. ( ut supra ).
( 10 ) Plusieurs personnes ont répété, d'après Gaxet,que ce Cénotaphe était celui de Saint Erkembode. Est-ce pour rectifier cette erreur que l'on a cru devoir tracer l'inscription ci-dessus ? La chose est possible : mais
cette erreur elle-même, Gazet l'a-t-il pu commettre, lui chanoine d'Aire, et qui avait dû voir maintes fois la tombe, si différente, de celle de Saint Erkembode dans la nef transversale, où elle reposait depuis tant de
de siècles ? N'est-il pas probable, au contraire, que son neveu, en faisant imprimer son ouvrage dix ans après sa mort, ou l'imprimeur lui-même, aura omis de copier ou d'imprimer, en transcrivant le passage
relatif à l'emplacement de cette tombe, et à la suite de ces mots de l'auteur : entre deux pilliers de la nef, ceux-ci : de la croix ou de la croisée, ce qui tout aussitôt expliquait la différence.
( 11 ) Le mot sepulchrum employé dans l'inscription au lieu de monumentum, indique-t-il que ce fut là le Cénotaphe de Saint Omer, et non simplement un cénotaphe ? Les chroniqueurs du XVI ème siècle qui en ont parlé
sous ce nom, les personnes ensuite qui ont gravé et fait graver l'inscription, l'ont peut-être cru mais que la chose soit en réalité, e'est ce que l'on ne peut sérieusement admettre. D'abord il n'est pas sans exemple
que le mot sepulchrum ait été employé pour désigner des cenotaphes, et c'est de ce nom qu'ont été fréquemment qualifiés ceux élevés en mémoire du Christ De plus, comme ce monument ( ainsi que nous le démontrerons ci-après ), ne peut être l'oeuvre d'un siècle antérieur au XIII ème qu'il est notoire en outre qu'au
milieu du X ème siècle les reliques du saint évéque furent transportées en Allemagne, et renfermées alors évidemment dans une châsse qu'elles s'y trouvaient d'ailleurs en 1052, et lors des autres vérifications qui en
furent faites aux XIII ème, XIV ème et XV ème siècle ( V. procès-verbaux tenus à ces diverses époques ), il suit de là nécessairement que ce Cénotaphe n'a jamais pu contenir les restes de Saint Omer, et qu'il n'est en résultat
qu'un simple cénotaphe. Cependant, comme il a été plus ordinairement désigné sous le nom de tombeau de Saint Omer, nous avons cru devoir lui conserver cette dénomination et si nous sommes entrés dans
quelques détails à cet égard, c'était pour détruire certaines erreurs trop facilement répandues et accueillies sur ce point.
( 12 ) Ce père et cette mère que l'on voit, à côté de l'enfant sauvé, dans les arcades de droite, et la préférence donnée à ce sujet historique, peuvent porter à croire que ce monument est un ex-voto érigé en
mémoire d'une guérison, regardée comme miraculeuse et attribuée à l'influence du patron. Cependant ces trois arcades évidées, et dont la destination était, présumons-nous, de recevoir, d'un côté la châsse du
saint que l'on y exposait aux jours de féte, et de l'autre les enfans malades ou infirmes qu'on y venait introduire en espoir de guérison, feraient supposer au contraire que l'église elle-même, soit comme ornement,
soit en vue d'offrandes et pour exciter à la dévotion , l'aurait fait construire. Telle est du moins la double conjecture que nous livrons au lecteur. Disons aussi que Saint Omer ayant, d'après les chroniques, guéri
plusieurs enfants aveugles ou muets, il en est résulté naturellement que la vénération du peuple vint chercher remède à son Cénotaphe, comme auprès de ses reliquaires, pour toutes maladies qui attaquaient les
organes de la vue et de la parole. (V. Malb., t. i ; Deneuv. , t i , Acla Sanct. , 9 sept. , t. 3, p. 4o0).
Mous tenons même d'un témoin occulaire et bien digne de foi, qu'il était d'usage très-ancien que l'on apportât au prêtre, pour la guérison des enfans affectés de catarrhes, quintetoux, coqueluches, etc. , une
portion d'hydromel qu'il versait dans le calice de Saint Omer, et qu'après l'avoir bénie, il 1a rendait pour
servir de boisson au malade. Cet usage a persisté malgré la révolution de 1789 et l'on vit encore au XIX ème siècle porter l'hydromel à la bénédiction du prêtre mais la cérémonie du transvasement n'eut plus lieu :
le calice de Saint Omer avait disparu.
( 13 ) Ce ne fut qu'au XII ème siècle que l'en commença à faire usage de l'ogive.
( 14 ) Le grand Daussy , mémoire de Pinstit. an XI,
( 15 ) Butkens ( troph. sac. du Brabant , t. i 1 p. a39 , 367 et 369 ). Henri II était mort en 1347 et
Henri III en 1360. Quant à leurs tombeaux, faits en pierres de taille, l'un se trouvait à Villers et l'autre à Louvain.
( 16 ) Ce tombeau de Mahaut, morte vers 1330, était placé dans l'église de Choques ( près de Béthune ), où la révolution l'aura détruit, sans doute, comme tant d'autres. Le dessin en a été conservé dans l'histoire
de la maison de Béthune, par Duchêne. Ce tombeau parait avoir été rétréci, et son dais par suite dépouillé des colonnes ou colonnettes qui lui servaient de supports. Quelque distribution nouvelle, opérée dans
l'église, en aura vraisemblablement été la cause. La même circonstance se fait remarquer sur différents tombeaux de l'abbaye do Rayauraont, dont deux entr'autres représentant des neveux de Saint Louis, sont
rapportés par Millin dans ses Antiquités nationales, ( Vol. i , n». XI , p. 8 , io et î3 , pl. IV. )
( 17 ) V. Montfaucon ( Mon. fi. , t. a ). On en retrouve encore le type dans les calottes des peuples d'Orient et d'Afrique, que de nos jours nous avons vues s'introduire dans notre costume, à la suite de nos
expéditions en Grèce et en Algérie.
( 18 ) V. Mole , Modesfrançaises , p. i63. — Martin , Cost. des Français, page 89, etc.
( 19 ) Les tombeaux du XIII ème siècle étaient généralement enrichis de peintures et de dorure. (V. Millin, t. 3,p. 3 , n°. XI Lenoir, Musée des petits Augustin? Biet, Souv . des mon.franç, pl. XV et XVI Gutkens, etc. )
( 20 ) Ce tombeau a 10 pieds 7 pouces de long, et la distance de ces piliers, prise à leur base, est à peine de 8 pieds.
( 21 ) V. pour exemple, la cathedrale de Cantorhery, l'eglise de Westminster , etc.
( 22 ) V. p. 34, où nous avons exprimé l'opinion que la dernière chapelle de la nef (et. P. ) avait été construite vers la fin de la première moitié du XVI ème siècle.
( 23 ) V. MM. Collet et Piers mais aussi Notre Dame de Saint Omer, p. 110 et 111, dans sa réponse a l'opinion de ces auteurs.
( 24 ) Ce titre, daté de 1537, signé et paraphé en forme authentique, est un relevé des ornemena appartenant aux diverses chapelles de Notre Dame, fait en cette même année. On y voit que la chapelle Saint Jacques,
apôtre ( let. T. , pl. I , fig, a ), était alors comme aujourd'hui en la partie gauche de la nef, et vis-à-vis le Cénotaphe de Saint Omer : Capella Sancti Jacobi fundata in sinistro latere navit ecclesia , in oppositum
tumbae civé sepulchri sancti audomari, etc. Cette citation suffit évidemment pour écarter toute espèce de doute à ee sujet. Nous eussions pu toutefois invoquer encore un autre document, savoir : la mention
inscrite dans un relevé d'inhumation, portant que le chanoine Gosse et le prévot Ramhert avaient été enterrés près de la tomhe de Saint Omer, le premier en 1417 et le second en 1503. Mais cette mention,
extraite d'un simple relevé de 171 inhumations, faites depuis 14o7 jnsqu'à 1730, et par conséquent écrite au moins a cette dernière époque, puisque cet état est en entier de la même main, pourrait être jugée non
pertinente, sur ce motif que l'indication du Cénotaphe de Saint Omer n'y aura été mise que pour mieux préciser l'emplacement des tomhes de Gosse et de Ramhert, et non pour témoigner qu'en 1407 et 1503
ce cénotaphe était en ce lieu. Aussi laissons-nous de côté l'argument que pourrait oflrir ce dernier acte, pour n'invoquer que le titre si concluant de 1537, et le silence d'ailleurs des archives sur le transport de
ce tombeau, alors qu'elles mentionnent les divers monumens amenés à Thérouanne.
Nota. Nous avions terminé cet article, lorsqu'à paru, dans les mémoires de la Société des antiquaires de la Morinie, une dissertation de M. Eudes sur le Cénotaphe de Saint Omer. Nous eussions pu en citer ou
discuter différent passages ; mais outre que nous croyons l'avoir rencontré dans ses points principaux ,
notre travail était conçu d'ailleurs dans un antre ordre d'idées et il ne nous reste qu'à désirer pour nous le même succès que celui qu'a obtenu M. Eudes.