Célébrités de Saint-Omer au moyen-âge
Les Templiers natifs de Saint-Omer
Chacun connaît l’Ordre du Temple, cet ordre chevaleresque, dont on parle toujours, chez nous ou à l’autre bout de la planète, de ces chevaliers au blanc manteau qui se battaient pour défendre les pauvres pèlerins en route vers Jérusalem. Ils ont été le symbole de la pureté de cœur, de la bravoure, de l’humilité. La ville de Saint-Omer comptait dans ses enfants un des deux fondateurs de l’Ordre du Temple, et, chose incroyable personne n'en parle jamais !
Saint-Omer a d’autres liens avec l’Ordre du Temple, sans pour autant comprendre pourquoi ils sont restés dans l’ombre si longtemps.
Tout le monde connaît Suger, il y a une place à son nom, du côté des ruines Saint Bertin. Qu’a-t-il fait ? Quel est son lien avec les templiers ? Nous verrons cela plus loin.
Quant à geoffroy, fils du Seigneur de Saint-Omer, fondateur de l’ordre du Temple, rien, pas une place, pas une rue, pas une impasse.
Pas une seule trace dans les documents touristiques de la ville. A croire qu’il ait été maudit, et que cette malédiction dure encore ! Et c’est la même chose pour le neveu de Geoffroy Hoston de Saint-Omer, qui fut un grand dignitaire de l’Ordre du Temple. Ces trois hommes furent liés par un quatrième personnage, peut-être le plus illustre, Bernard de Clairvaux, autrement dit Saint Bernard. Geoffroy et Suger l’ont rencontré, et leur rencontre avec cet homme que certains historiens désignent comme le plus influent de l’occident médiéval a été déterminante pour le reste de leur vie.
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Saint-Omer ville en pleine expansion en l'an 1000
Sur le schéma ci-dessous nous avons tracé les fortifications en pierres de taille de la ville au XI ème siècle. En 1127 les archives diocésaines nous indiquent que l'église du saint sépulcre était existante, son édification fut entreprise pour abriter des reliques du Saint Sépulcre de Jérusalem ramenées par Guillaume 1er à son retour de croisade en l'an 1100. Cette église est d'ailleurs à proximité du chateau de Guillaume 1er.
Emprise de l’édifice castral sur la motte.
Restitution de l’emprise du château Comtal, place de l’Esplanade.
Topographie de la motte castrale, de la cathédrale et du château.
Château du IX ème siècle de Saint-Omer construit à l'emplacement du complexe cinématographique actuel "Ociné".
Château du IX ème siècle de Saint-Omer construit à l'emplacement du complexe cinématographique actuel "Ociné".
Ci dessous, les nombreuses caves du chateau de Saint-Omer furent rebouchées en 2005 afin de construire le nouveau complexe cinématographique "OCiné" .
Ci dessous, tous les souterrains au départ du chateau de Saint-Omer furent murés puis les caves comblées en 2005 pour construire le nouveau complexe cinématographique "OCiné".
Lors de la troisième invasion par les Vikings en l'an 891 le seigneur de Saint-Omer décida d'édifier une fortification en pierre autour de Sithiu. Sa construction qui débuta en l'an 902, fut achevée en l'an 1050. C'est l'abbaye de Saint-Bertin qui fut la première complètement fortifiée dès la fin du IX ème siècle, l'abbaye haute (cathédrale) et le château le seront au milieu du X ème siècle. La ceinture complète de la ville sera achevée un siècle plus tard .
Entre les années 900 et 1350, la ville de Saint-Omer connut une prodigieuse croissance, comparable à l’essor de l’Ordre du Temple, pendant la même période, ordre qui devait disparaître officiellement en 1307.
En 900, la ville ne comptait que quelques centaines d'habitants, plus de mille un siècle plus tard, dix mille en 1200, période qui nous intéresse, et qui voit la croissance de l’Ordre, et plus de trente cinq mille en 1300, siècle de la persécution des templiers.
En 1300, on dénombrait en effet 2 700 maisons pour la paroisse Sainte Marguerite, 425 pour Saint Jean, 400 pour Saint Martin, alors que le bas métier comptait 10 000 feux, ce que confirment des documents de 1338.
A cette époque, Saint-Omer ne comptait ni couvent, ni hôpital. Pas de collège ou de caserne, mais elle était formée d'innombrables maisoncelles dont certaines faisaient moins de 7 pieds de façade, et de populeux faubourgs
(haut-pont, Fresque Pissonerie, Ysel dans le marais, Saint Martin au Laert, Sainte Croix, Saint Michel, et les Madeleines dans les terres fermes).
Mais comment pouvait-on vivre dans une ville plus petite mais plus peuplée qu’à notre époque moderne, alors que les maisons de plus de un étage n’existaient pas ?
Tout simplement : tout était habité. On louait les caves, les greniers, on s’entassait à 8, 10 personnes dans une pièce, avec tous les inconvénients que cela pouvait comporter.
C’était déjà l’époque des « courées », et on en trouve encore quelques traces aujourd’hui dans les vieux quartiers.
Cela créait d’immenses problèmes de travail, de vivre, d’eau potable, de combustibles, d’incendies, de résidus urbains que l’on répandait sur les champs voisins, et de voies publiques, qui étaient régulièrement défoncées.
Pour sa sécurité, on dut abriter la ville derrière des enceintes de protection percées de quelques portes.
Il y eut cinq enceintes successives :
① La première autour de Saint Bertin qui était en fait une forteresse.
② La deuxième, autour de l’église d’en-haut (actuelle cathédrale), d’une superficie de 2 ha.
Entre les deux existait un espace découvert peu sûr, parcouru d’un simple chemin en 957, une procession venue de Saint Bertin à Saint-Omer n’osa pas retourner à Saint Bertin
et passa la nuit dans l’église d’en haut!
③ La troisième enceinte fut érigée en bois et en pierres vers l'an 1000, elle correspondait à la paroisse Sainte Aldegonde et englobait les deux marchés, dont l’immense Grand Marché de 1.5 ha et la Ghildhalle,
ce qui faisait un rectangle de 9 ha.
④ La quatrième enceinte de 35 ha, terminée en 1065, fut érigée totalement en pierres sur une élévation en terre, elle n'a pas laissé de traces, car lors de l'agrandissement de la ville ses pierres servirent
à construire les nouvelles maisons.
⑤ Quant à la dernière enceinte, qui délimitait un territoire de 110 ha, elle est apparue vers l'an 1200.
Ses pièces maîtresses en étaient le château comtal de l’esplanade qui défendait la porte boulnizienne
, ainsi que les monastères "bas et haut".
Elle comportait un ouvrage avancé qui barrait la porte d’Arques, le Colhof. Au delà, se trouvaient les marais et les faubourgs.
Parmi les vieilles demeures dont nous avons retrouvé la trace, il y a dans la rue Caventou ( anciennement rue des Soeurs Grises puis Veltrestraet ou rue des Feutriers (vill = feutre), une maison dite du Temple.
On trouve encore parmi les voisins de cette maison les noms de Engrand Bailly (chanoine) en 1628, en 1333 Jehan Cousin, cordewanier, en 1360 Jehan de Pas et en 1377 Jehan Billehaut (peintre).
Une des « maisons templières » était située à l’angle des rue Léon Belly (rue du Poirier ou Perebomstraet) et Saint Bertin (Grosse Rue) , et occupait l’emprise des habitations qui forment l'angle de ces rues.
La muraille Est du jardin date, dit-on, des Templiers, et il subsiste des portions d’arcades qui sont des vestiges de l’ancienne maison de ces religieux-chevaliers.
Il existait à Saint-Omer d'autres maisons templières comme par exemple une maison avec son moulin située dans l'angle des rues de l'Abbaye et de Saint-Bertin le long de la rivière (il y à aujourd'hui des jardinets à cet emplacement, avec un mur de souténement imposant en grosses pierres) .
Au XII ème siècle le terme de Commanderie Templière recouvrait une zone géographique comprenant plusieurs maisons, moulins, fermes, granges, etc .. administrée par les Templiers.
La commanderie de Saint-Omer dépendait de la Commanderie Principale située à Merck Saint Lièvin, au lieu dit « le petit Bruveau », qui existe encore dans la mémoire collective du village.
Sur le plateau du Larzac presque inhabité à cette époque la problèmatique était différente, les espaces vierges ne manquaient pas, et, les Templiers y érigérent des villages fortifiés comme "La Couvertoirade" "Sainte Eulalie de Cernon" "Le Viala du pas de Jaux" "La Cavalerie" "Saint Jean d'Alcas" .
Vous connaissez maintenant le Saint-Omer du XII ème siècle, voyons les personnages :
En 1112, le royaume était gouverné par le roi Louis VI le Gros, qui fit reconnaître Baudoin VII, fils de Robert I (Robert le Frison), comme douzième comte de Flandres.
Les châtelains, dont l’origine remonte aux rois francs de la première race, ne furent institués que sous le règne au comté de Flandres d'Arnould III, en 1090.
Ils avaient la direction de la milice urbaine et étaient en même temps les gardiens des prisons et les juges suprêmes des crimes qui se commettaient dans le ressort de leur châtellenie.
Ils levaient des impôts et prenaient les mesures d’administration locale. C’est Baudoin VII, comte de Flandres, qui fit exécuter tous les travaux hydrauliques qui ont donné sa renommée à Saint-Omer , notamment en 1114 quand il rendit l’Aa navigable.
Baudoin VII mourut en 1119 ou 1120 des suites d’une blessure reçue lors du siège de la ville d’Eu, en Normandie. Son successeur fut Charles dit le bon, qui appartenait à la maison de Danemark.
A cette époque, le châtelain de Saint-Omer s’appelait Hoston ou Guillaume 1er (fils de Baudouin de Saint-Omer et de Mahaut de Créquy).
Guillaume 1er avait quatre fils, Guillaume, qui sera châtelain de Saint-Omer sous le nom de Guillaume II, Geoffroy Gérard et Hugues qui partirent dès 1096 en croisade.
Les trois frères se rangent sous la bannière de Godefroy de Bouillon , ils contribueront à faire l’histoire des Templiers .
Hugues était appelé le « païen », c'est pour cette raison que certains historiens l’assimilent à Hugues de Payns. Cette controverse sur les origines de Hugues de Payns est toujours d'actualité,
espérons que les recherches en cours entreprises par les membres de la "Commanderie Geoffroy de Saint-Omer" puissent bientôt clore définitivement cette zone d'ombre de l'histoire glorieuse des Templiers de Saint-Omer.
Quelques célébrités de la ville de Saint-Omer
Seigneurs de Saint-Omer oubliés
La Maison de Saint-Omer est oubliée aujourd'hui ... même dans la ville qui porte son nom. Plus de château, plus de représentant pour porter haut ses couleurs : il semble bien que, le 12 décembre 1617, quand le héraut "cassa lesdites armes, puis les jeta dans le tombeau de Robert de Saint-Omer seigneur et 1er comte de Morbecque (Châtellenie de Cassel en Flandres, par Lettres des Archiducs Albert et Isabelle 08/02/1614), vicomte d’Aire, baron de Robecque, seigneur de Dranoutre, Renescure, La Bourse, Souverain-Moulin, Blessy et Saint-Quentin décédé sans postérité pour y demeurer en oubli avec défenses de relever le nom" , la dalle de marbre du tombeau recouvrit jusqu'au souvenir de cette dynastie.
Rappel géopolitique
Au temps de l'empire Romain, l'Artois est une partie de la province romaine de Belgique, puis, cette région fut conquise au Vème siècle par les FRANCS. À l'époque de Charlemagne, lors de la dernière invasion marine due à une période de réchauffement climatique, Saint-Omer était un port de la mer du nord au XI ème siècle. Sa région reste le dernier marais cultivé de France en 2018. Saint-Omer port de la mer du nordSaint-Omer est un port au XI ème siècle et le restera jusqu'au XIV ème siècle , alors que l'actuelle Flandre Maritime est encore sous les eaux de la mer du Nord ainsi qu'une partie du Calaisis. Dans la 2ème moitié du IX ème siècle, Saint-Omer est ravagée 2 fois par les Vikings du Danemark en l'an 860 et en l'an 879, en l'an 891 ces pillards reviendront de nuit en excursion, pensant que les lieux n'étaient toujours pas bien défendus. Depuis la deuxième razzia les audomarois avaient créé une milice de guetteurs, cette dernière fit son office, et, à peine débarqués ces Vikings furent tous exterminés à l'exception de quelques individus qui s'enfuirent à pied ! L'Artois fut donnée en 863 par Charles le Chauve à Judith sa fille, qui épousa Baudouin Bras de Fer, Comte de Flandre. Avec le pagus d'Artois, la ville entra en 932 dans la possession des Comtes de Flandre, et au cours des XIIème et XIIIème siècles, l'industrie textile y fut florissante. Au cours de sa période de plus grande prospérité, la ville fut en Occident une des premières à bénéficier d’institutions communales, dès le début des années 1070. Ces institutions prennent la suite d’institutions d’entraide de voisinage, formalisées sous forme de confrérie, qui évolue ensuite en guilde marchande, y sont codifiés, les beuveries mais aussi les conditions d'admission, le rôle des doyens, l'entraide, la charité envers les pauvres, l'entretien des places et des remparts, qui a donné naissance à la commune. Cette commune est un soutien pour le Comte de Flandre qui lui a accordé ces libertés. La fondation officielle de la commune de Saint-Omer date de 1127, à cette époque le Roi de France nomme Guillaume Cliton ( un Normand, fils du duc de Normandie Robert de Courteheuse ) Comte de Saint-Omer. Ceci déplait fortement à la population Flamande, qui montre son mécontentement et contribue à l'émergence d'autres candidatures à ce poste de Comte. Thierry d'Alsace se positionne alors comme rival officiel pour la plus grande joie des habitants de Saint-Omer. Dès lors, les deux hommes accorderont des droits et des privilèges aux habitants afin de les séduire. En 1127 la charte de Saint-Omer est signée accordant aux communiers de Saint-Omer le même statut que les plus grandes Hanses et Guildes de la Mer du Nord. Puis Guillaume Cliton décédera au combat à Alost en 1128 et sera remplacé par Thierry d'Alsace qui n'aura d'autre choix que de confirmer la charte de 1127 signée par son prédécesseur. Par la suite, Saint-Omer dut céder à Bruges la première place pour le tissage. L'Aa est canalisé dès 1165 jusqu'à Gravelines, qui constituera jusqu'à son ensablement l'avant-port de la cité audomaroise.
Célébrités de Saint-Omer
Tout le monde connaît Suger, il y a une place à son nom, du côté des ruines Saint Bertin. Qu’a-t-il fait ? Quel est son lien avec les templiers ? Nous verrons cela plus loin. Quant à geoffroy, fils du Seigneur de Saint-Omer, fondateur de l’ordre du Temple, rien, pas une place, pas une rue, pas une impasse. Pas une seule trace dans les documents touristiques de la ville. A croire qu’il ait été maudit, et que cette malédiction dure encore! Et c’est la même chose pour le neveu de Geoffroy, Hoston de Saint-Omer, qui fut un grand dignitaire de l’Ordre du Temple. Ces trois hommes furent liés par un quatrième personnage, peut-être le plus illustre, Bernard de Clairvaux, autrement dit Saint Bernard. Geoffroy et Suger l’ont rencontré, et leur rencontre avec cet homme que certains historiens désignent comme le plus influent de l’occident médiéval a été déterminante pour le reste de leur vie.
Geoffroy de Saint-Omer
Geoffroy (aussi connu sous les noms de Geoffroi et Godefroy de Saint-Omer) est né en fin d'année 1075 ou au début de l'année 1076 à Saint-Omer c'est le fils de Guillaume 1er de Saint-Omer. Chevalier flamand, Gaulois de nation . Avec ses deux frères Hugues et Gérard, il rejoint le "cortège de Godefroy de Bouillon " parti de Boulogne sur mer et retrouve ses amis, les fils du comte Eustache de Boulogne sur mer, Godefroy de Boulogne dit "de Bouillon" et Baudouin (son frère) futur Roi de Jérusalem. Ce cortège grossira à chaque ville traversée, Saint-Omer, Lille, Charleroi, Bastogne, Mayence, Strasbourg, Ratisbonne, Vienne, Belgrade, Constantinople, Nicée , Dorylée, Komia, Césarée, Maras, Antioche, pour arriver enfin à Jérusalem . Il y aura 4 autres cortèges :
celui de Robert de Courteheuse
celui de Bohémond de Tarente
celui de Hugues de Vermandois
celui de Raymond de Saint Gilles
Geoffroy officialise en 1118 avec Hugues de Payns et sept autres chevaliers la milice des pauvres chevaliers du Christ "l’Ordre du Temple" au service des chanoines du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Guillaume I de Saint-Omer , seconde Robert II de Flandre, dit "de Jérusalem", dans ses principales entreprises. Pendant ce temps, ses fils Hugues Gérard et geoffroy contribuent à la prise de Jérusalem, et Hugues dit « païen » reçoit en récompense de ses exploits la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade. Dix ans plus tard, en 1128, il obtient du concile de Troyes, donc de Saint Bernard, un règlement et des statuts pour ses braves compagnons qui assurent la sécurité des voyageurs . Cette reconnaissance jette en Europe les bases de la prodigieuse puissance de cette milice héroïque. En 1127, nous retrouvons sa trace à Rome auprès du pape Honorius III pour que ce dernier organise une nouvelle croisade car les croisés sont en sous nombre par rapport aux musulmans au proche orient. En 1127, Geoffroy et plusieurs de ses compagnons fondent dans les faubourgs d’Ypres une commanderie, sur le territoire d’Upstal, en 2018 cette Commanderie existe toujours. En 1129, la milice est fondée en ordre religieux et militaire et prend définitivement le nom d'Ordre du Temple. Avec Hugues de Payns il fera plusieurs allers et retours entre le royaume de France et Jérusalem afin de trouver des soutiens financiers pour l'Ordre. En 1130, il est de retour à Jérusalem avec l'accord de sa famille de Saint-Omer pour donner à l'Ordre les redevances des Flandres du Comte Guillaume Cliton. Il est accompagné par Hugues de Payns qui avait reçu des sommes d'argent énormes et des biens de la couronne d’Angleterre.
Geoffroy sera plus tard nommé duc d'Athènes en Grèce en 1140 après avoir chassé les Bulgares de cette contrée, et c’est dans la capitale "Thèbes" de son duché qu’il aurait terminé sa vie aventureuse mais pieuse vers l'an 1150 (il faut noter que la date et le lieu ne sont pas prouvés). La date du décès est admise par beaucoup de romancier mais réfutée par les historiens, car en 1150 Geoffroy aurait été agé de 75 ans ce qui pour un templier aurait tenu du miracle !.
Factuellement, il subsiste à Thèbes au milieu des vestiges d'un château fort que Geoffroy avait fait construire, une tour de guet que les Croisés appelaient la "Saint-Omer", les Grecs de nos jours l'appellent encore la "Santameri". Le village de Santomeri dans le Péloponèse atteste lui aussi de la présence des Saint-Omer au XII ème siècle en Grèce.
Sources :
- La toponymie Française des Croisés en Terre Sainte et dans l'Orient Latin (Henri Diament-1984) - page 87.
- Les noms de lieu de la Grèce Franque (Jean Longnon-1960) - page 106.
Il est attesté par les récits et chartes que Nicolas 1er de Saint-Omer s'installa définitivement en Grèce après la quatrième croisade et joua un rôle important dans l'histoire du duché d'Athènes et de la principauté d'Achaïe.
De Geoffroy de Saint-Omer, il ne subsiste aucun souvenir en France, pas un nom de rue pas une place, rien, hormis une loge maçonnique à l’Orient de Bruxelles, une autre à l’Orient de Saint-Omer, ainsi qu’un grade maçonnique "Chevalier Kadosh".
Hoston de Saint-Omer
Hoston neveu de Geoffroy, devient un des hauts dignitaires du Temple, et assiste avec plusieurs chevaliers templiers aux funérailles de Suger en Janvier 1151.
Gautier de Saint-Omer
Gautier, neveu de Geoffroy, aide Saint Bernard à faire surgir des eaux l’abbaye de Clairmarais (village qui jouxte Saint-Omer) vers 1145.
Guillaume Cliton
Guillaume Cliton donne la Première Charte de Franchises à la ville de Saint-Omer en 1127. En 1126, Didier Hacket, fils d'Erembald, châtelain de Bruges et parent de Guillaume de Saint-Omer, doit justifier de sa noblesse. Ne pouvant y parvenir, il assassine Charles le Bon, comte de Flandre le 2 mars 1127.
Guillaume Cliton devient comte de Flandre avec le soutien de Louis VI, roi de France mais plusieurs candidats lui disputent ce siège. Afin d'assurer sa position, Guillaume Cliton fidélise les principales villes du Comté en octroyant divers privilèges commerciaux. Saint-Omer obtient une charte de franchise le 14 avril 1127. Ces concessions ne suffisent pas : des troubles éclatent dans plusieurs villes flamandes. Dès août 1127 à Lille, une émeute se déclenche en raison d'une arrestation en pleine foire, jugée par la foule comme injuste. Le 3 février 1128, les habitants de Saint-Omer s'insurgent contre le nouveau châtelain fidèle au nouveau comte. Guillaume Cliton investit la ville qui se déclare pour Arnoul de Danemark, prétendant au comté. Les Audomarois l'accueillent mais face à la menace, la ville capitule. Guillaume Cliton impose une contribution de 600 marcs d'argent. Le 16 février 1128, une nouvelle révolte éclate à Gand dont l'une des causes est les persécutions que Saint-Omer a connues. Ils imposent le renvoi du comte devant un tribunal réuni à Ypres le 8 mars 1128. Celui-ci vient en armes et ses troupes investissent la ville. La première conséquence fut le renvoi du tribunal mais aussi la reprise des révoltes en Flandre. Mi-mars, Saint-Omer accueille de nouveau Arnoul qui se fortifie dans Saint-Bertin. Le 21, Guillaume Cliton se représente devant la ville qui se rend à nouveau.
Les villes sont très divisées sur le choix du comte : Saint Omer supporte Arnoul, Gand soutient Thierry d'Alsace, Bruges est contre Guillaume Cliton (champion du roi de France), d'autres sont favorables à Baudouin de Mons ou Guillaume de Normandie . Le 25 mars, Thierry d'Alsace gagne Bruges en confirmant leurs franchises, le 30 il confirme la charte et fait son entrée solennelle le 1er avril malgré les pressions du roi de France et l'excommunication de l'évêque de Noyon contre les Flamands abandonnant Cliton. Le conflit se poursuit jusqu 'au 27 juillet 1128 date à la quelle Guillaume Cliton meurt devant Alost où il assiège Thierry d'Alsace. Le 22 août, celui-ci concède une nouvelle charte à Saint-Omer sur le modèle de 1127 à l'occasion d'une tournée en Artois. Le pouvoir comtal reprend vigueur avec le retour à la stabilité. La plupart des villes flamandes ont obtenu la confirmation de leurs franchises ouvrant des circonstances favorables à l'émergence de plusieurs lignages bourgeois.
- Sources :
Thomas DELVAUX (l'Indépendant du 29-02-2008).
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La Maison de Saint-Omer fut l'une des plus importantes de l'Artois au XIII ème siècle. Avant de décliner, ses châtelains firent un temps de l'ombre aux comtes de Boulogne et de Flandres. Sa gloire dépassa de beaucoup les limites trop étriquées de l'Audomarois : sa progéniture, omniprésente dans l'histoire des Croisades, participa à la fondation de l'Ordre du Temple et deux de ses ramifications s'enracinèrent dans les Etats Latins d'Orient tant en Galilée qu'en Morée où elles eurent les tous premiers rangs. De noblesse immémoriale, on retrouve les chevaliers de Saint-Omer sur les champs de bataille de France et d'Outre-Mer, des plaines désertiques de Tibériade à Poitiers ou Hastings, rencontrant à ces occasions les plus hauts personnages de leurs temps tels Guillaume "le Conquérant", Saladin, le "Prince Noir" ou Jean II, roi de France, Robin "des Bois" ou Cromwell.La Maison de Saint-Omer apparaît bien oubliée aujourd'hui ... même dans la ville qui porte son nom. Plus de château, plus de représentant pour porter haut ses couleurs : il semble bien que, le 12 décembre 1617, quand le héraut "cassa lesdites armes, puis les jeta dans le tombeau de Robert de Saint-Omer seigneur puis 1er comte de Morbecque (Châtellenie de Cassel en Flandres, par Lettres des Archiducs Albert et Isabelle 08/02/1614), vicomte d’Aire, baron de Robecque, seigneur de Dranoutre, Renescure , La Bourse, Souverain-Moulin, Blessy et Saint-Quentin décédé sans postérité pour y demeurer en oubli avec défenses de relever le nom", la dalle de marbre recouvrit jusqu'au souvenir de cette dynastie.
Omer, nommé évêque de la Morinie en 638 par Dagobert, convertit le seigneur local Adroald et reçoit en don le domaine de Sithieu (futur Saint-Omer). Sur la butte qui domine le marais, il fait édifier une chapelle en bois dédiée à
la Vierge dans laquelle il se fera enterrer à sa mort. Au pied du marais, il installe, avec trois moines venus l’aider dans sa mission de conversion, une abbaye qui prendra le nom de Saint-Bertin. L’abbaye et la chapelle sont liées et forment un
grand monastère. Autour de la chapelle est installé le cimetière des moines. Bientôt, la route qui relie les deux sites devient un axe de procession. Vers 820, l’abbé Fridugise sépare les deux établissements: d’un côté, l’abbaye desservie
par 60 moines et de l’autre, il fonde un collégiale desservie par 30 chanoines (prêtres) pour remplacer la chapelle.
En 638, Omer évêque de la Morinie est aidé dans sa mission, par trois moines : Mommelin, Ebertramne et Bertin. En 651 ,Omer baptise Adroald, le riche seigneur local qui fait don de son domaine de Sithieu à la communauté pour implanter le monastère. Après une première tentative aux abords de la commune de Saint-Mommelin, les moines se voient obligés de quitter les lieux pour s’installer au pied de la butte Sithieu,
sur le site de l’actuelle abbaye. A la mort de Bertin, de nombreux miracles se produisent sur sa tombe, il est élevé au rang de saint et l’abbaye prend le nom de Saint-Bertin.
Découvrez le Patrimoine Architectural Audomarois.
Fortifications audomaroises,
ce nouveau modèle de château apparaît au X ème siècle avec la société seigneuriale et se diffuse rapidement à travers toute l’Europe. Car son principe est simple et facile à mettre en oeuvre : il est constitué d’une butte en terre ayant la forme d’un cône tronqué entouré d’éléments de défense : fossés , enceinte en terre surmontée d’une palissade, d’une haie
d’épines… La plateforme sommitale de la motte castrale, à laquelle on accède par une rampe en bois en partie amovible, porte une tour en bois qui sera parfois remplacée par une tour en pierre. A côté, une basse-cour entourée d’une enceinte accueille le logis du seigneur, des bâtiments agricoles et une chapelle. Cet ensemble permet de tenir le territoire alentour et de se défendre.
Découvrez les fortifications Audomaroises.
Eglises Audomaroises, le site de l’ancienne cathédrale de Saint-Omer a fait l’objet de plusieurs fouilles archéologiques depuis la fin du XIX ème siècle. Ces campagnes ont surtout permis de mettre au jour les fondations du groupe épiscopal du VII ème siècle, un ensemble de cryptes du
milieu du IX ème siècle et les fondations d’un édifice gothique commencé dans les années 1131-1133. Le choeur se composait d’un sanctuaire entouré d’un déambulatoire desservant des chapelles rayonnantes contiguës, schéma différent
du choeur de la collégiale Notre-Dame de Saint-Omer. Selon les estimations des archéologues, le choeur mesurait 31 m de large, 36 m de long (entre le chevet et la limite du transept). Aux 13 ème et 14 ème siècles, les travaux se poursuivent par l’érection
du transept nord, de la tour sur le bras sud du transept et du jubé, au début du 15 ème siècle.
Découvrez les églises Audomaroises.
Charte de commune de guillaume cliton, en 1127, le comte Guillaume Cliton accorde une charte communale à la guilde des bourgeois de Saint-Omer. Ce document est conservé à ce jour à la Bibliothèque d’Agglomération de Saint-Omer. Le texte ci-après en est sa retranscription.
Découvrez la charte de Guillaume Cliton.
Sources de ce travail sur l'histoire de Saint-Omer :
- Jean Derheims « Histoire de Saint-Omer - 1817 ».
- Henri Piers « Biographie de la ville de Saint-Omer ».
- Patrick Rivière « Les Templiers et leurs mystères ».
- Christian de Mondange « Histoire et passions des Templiers ».
- Serge Hutin « L’Ordre du Temple et sa résurgence ».
- Alain Derville « Histoire de Saint-Omer ».
- Justin de Pas « Saint-Omer , vieilles rues, vieilles enseignes » .
- Nicolas de Bonneville « Le secret des Templiers du 14 ème siècle ».
- Thomas Delvaux « Le sang des Saint-Omer des croisades à la quenouille ».
- Thomas Delvaux « Généalogies controversées de Charlemagne aux Croisades ».
- Bezanger MC., Les Normands de l’Aa à la Seine, Mémoire de maîtrise, Lille III 1972.
- D’Haenens A., Les invasions normandes en Belgique au IX e siècle, P U Louvain 1967.
- D’Haenens A., Les invasions normandes, une catastrophe ?, Flammarion, 1971.
- Depping G.B., Expéditions maritimes Normandes et établissement en France, 1844.
- Derville A., Saint-Omer des origines au début du 14 ème siècle, P U Lille, 1995.
- Ganshof F., La Flandre sous les premiers comtes, La Renaissance du Livre, 1943.
- Haywood J., Atlas des Vikings, Autrement, 1996.
- Le Glay E., Histoire des comtes de Flandre, Pyrémonde, 2006.
- Mériaux Ch., Thérouanne et son Diocèse jusqu’à la fin des carolingiens, 2000.
- Milis L., “L’espérance déçue des Carolingiens”, provinces du Nord, P U, 2008.
- Paillard de St-Eglan, “Histoire des invasions des Northmans en Morinie”, 1858.
- Sommé M., “Les dernières invasions : les Vikings”, Lottin A., Mazarine, 1984.
- Steenstrup J., Les invasions normandes en France, Albin Michel, 1969.
- Vercauteren F., “Comment s’est-on défendu, au IX e siècle, chez les franc", 1936.
- Witte E., Histoire de Flandre, La Renaissance du Livre, 1983.