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La Cathédrale de Saint-Omer, joyau de l'art gothique
Naissance Carolingienne ou Pré Romane
La Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer est née au début du IX ème siècle d'une division au sein de l'abbaye de Sithiu, entre une communauté de moines et une
communauté de chanoines, réalisée à l'instigation de l'abbé Fridugise entre les années 820 et 833. Cette séparation s'inscrit dans le mouvement général de réforme de l'Église,
mené sous l'impulsion des rois puis des empereurs carolingiens. Elle vient également sanctionner une caractéristique intrinsèque du monastère de Sithiu qui,
depuis les premières années de sa fondation, est constitué de deux entités. Un monastère « bas au milieu des marais, dédié aux apôtres Pierre et Paul, avait
été fondé en 649 par les moines Bertin, Mommelin et Ébertram, trois compatriotes de l'évêque de Thérouanne Omer, auquel un chef local "Adroald" avait donné la
terre de Sithiu. En 662, une basilique « haute dédiée à la Vierge, qu'Omer avait construite non loin de là sur une colline, est confiée par celui-ci à Bertin et
ses successeurs au moyen d'un privilège de « petite liberté » . L'épisode de la division de Fridugise ne nous est connu que par le récit qu'en donne près de cent cinquante ans plus tard le moine Folcuin dans ses Gesta des
abbés de Saint-Bertin. Selon lui, Fridugise brisa l'unité du monastère : au « monastère d'en bas il abaissa le nombre de moines de quatre-vingt-trois à
soixante et en chassa les plus stricts, au « monastère d'en haut où vivaient quarante moines, il établit trente chanoines. Cette réforme entérina également la
séparation des domaines. Cependant, le dossier à charge constitué par Folcuin incite à une relecture critique, en effet Folcuin y
présente la séparation opérée à Sithiu comme un des pires maux que l'abbaye ait jamais connu, Fridugise ayant détruit la paix fraternelle entre les
deux monastères » et chacun revendiquant désormais une sorte de primauté sur l'autre.
De nombreux indices, récemment mis en lumière par l'historienne Brigitte Meijns, montrent néanmoins que cette rupture ne semble pas avoir été aussi brutale
que ne le laisse d'abord penser la lecture du récit de Folcuin : les deux communautés restent dirigées par des abbés communs jusqu'au moins la fin du IX ème
siècle, elles gardent des possessions communes jusqu'à la fin de l'Ancien Régime et continuent, dans la documentation, d'être désignées comme un tout
jusqu'au X ème siècle. Aux XI ème et XII ème siècles cependant, la communauté de chanoines semble avoir acquis une certaine indépendance : la dénomination n'est
plus la même, un prévôt apparait à sa tête et la collégiale est désormais dotée de privilèges pontificaux. Il semble donc qu'entre le IX ème et le XII ème siècle un
changement se soit opéré qui ait modifié définitivement la donne entre ces deux communautés de Sithiu et qui semble avoir pérénisé la communauté des moines et celle des
chanoines. Dès lors, et pendant plusieurs siècles, ces deux communautés s'affronteront en matière de sciences techniques et d'histoire afin d'obtenir le leadership de la connaissance et de la richesse dans la région.
De nos jours fleuron de l'art Gothique
Cette Cathedrale dédiée à Notre-Dame de Saint-Omer fut de nombreuses fois reconstruite et agrandie depuis sa création en l'an 662. D'abord de style Caroligien puis de style Pré Roman, puis Roman elle fut ensuite totalement reconstruite en respectant les règles du style Gothique. Elle reste l’un des rares témoins de la floraison gothique du Nord de la France qui nous soit parvenu intact. Lieu de passage entre le Sud et le Nord de l’Europe, de nombreux érudits s’y sont arrêtés ces dix derniers siècles. Aujourd’hui encore, la cathédrale attire une foule de visiteurs en raison de la beauté de sa structure et de ses trésors artistiques et religieux. Elle nous livre un patrimoine historique, iconographique, architectural, musicologique et religieux sous des facettes les plus diverses. De nos jours, les visiteurs peuvent constater la vivacité des pratiques dévotionnelles ancrées en ce lieu.