Rappels historiques pour comprendre l'importance de la ville de SAINT-OMER

Des Mérovingiens aux Capétiens en passant par les Carolingiens

Saint-Omer e nom de Sithiu fut progressivement abandonné à partir de l'an Mil, puis, en 1052 quand les reliques du Saint-Omer furent ramenées dans l'église du monastère haut, le nom de Sithiu fut définitivement abandonné pour celui de Saint-Omer. Les écrits relatant cette cérémonie font clairement référence à SAINT-OMER pour nommer la ville. Quant à la fondation de la commune de SAINT-OMER elle date de 1127, à cette époque le Roi de France nomme Guillaume Cliton ( un Normand, fils du duc de Normandie Robert de Courteheuse ) Comte de SAINT-OMER. Ceci déplait fortement à la population Flamande, qui montre son mécontentement et contribue à l'émergence d'autres candidature à ce poste de Comte. Thierry d'Alsace se positionne alors comme rival officiel pour la plus grande joie des habitants de SAINT-OMER. Dès lors, débute une période de surenchère entre les deux hommes qui accorderont des droits et des privilèges toujours plus grands aux habitants dans le seul but de les séduire. En 1127 la charte de SAINT-OMER est signée accordant aux communiers de SAINT-OMER le même statut qu'aux plus grandes Hanses et Guildes de la Mer du Nord. La commune est née en 1127 grâce à Guillaume Cliton, mais ce dernier décédera au combat à Alost en 1128 et sera remplacé par son grand rival Thierry d'Alsace qui n'aura d'autre choix que de confirmer la charte de 1127 signée par son prédécesseur.


Ci dessous la charte signée en 1127 par Guillaume Cliton, accordant aux Communiers de Saint-Omer des droits égaux à ceux des grandes villes côtières de la mer du nord. Saint-Omer fut donc la deuxième ville de France après Le Mans à obtenir le statut de Commune.



Vous trouverez deux vidéos en bas de page réalisées par nos amis de FlandresTV




1/6 La religion Catholique : l'omnipotence

De la chapelle en bois, à la collégiale 'haute'

Comme toutes les constructions existantes de cette époque Mérovingienne, la première chapelle fondée par Omer sur le mont Sithiu en 663 était un édifice en bois. Au VIII ème siècle cette chapelle fut partiellement consolidée en pierres. Tout s'accéléra avec l'avènement de la dynastie Carolingienne, et, c'est le 11 ème Abbé de saint Bertin ( Fridugise ) qui va scinder en l'an 820 le monastère de Sithiu en deux :
- le monastère 'bas' dédié à saint Bertin, devient l'Abbaye saint Bertin.
- le monastère 'haut' dédié à la Vierge devient la Collègiale Notre-Dame.
Saint-Omer près les razzias Vikings sur Sithiu des années 860 et 879, et afin de résister aux envahisseurs Barbares, les édifices religieux avaient tous été consolidés en pierres et emmuraillés. Et c'est ainsi que lors de la dernière invasion nocture du 16 avril 891 par les Vikings, ces derniers furent fort étonnés par le système de défense mis en place par les Audomarois et encore plus à cause du fait qu'ils étaient cette fois attendus de pied ferme par toute la population grace au système de vigie mis en place après la deuxième razzia de 879. Donc, en 891 ces Barbares cette fois pris au piège, furent exterminés par la population Audomaroise.
- Si vous désirez connaitre l'histoire des Razzias barbaresques Vikings sur Saint-Omer cliquez ici
Sous la dynastie Capétienne la religion Catholique devint omnipotente dans le royaume Franc, et, le monastère d'en haut était devenu fort important au point de dépasser le monastère d'en bas, mais en 1033 un incendie détruisit tous les bâtiments conventuels et endommagea grandement l'église. La reconstruction du monastère fut immédiatement entreprise en pur style Roman. Avec l'arrivée en 1052 des reliques de Saint-Omer dans la collégiale qui n'était pas complétement restaurée, le Prévot de Notre-Dame, Baudouin II ordonna l'agrandissement du monument. Plus tard, sous le règne de Philippe Auguste dans les premières années du XIII ème siècle elle sera de nouveau totalement ravagée par un incendie, et, la même année, le prévot de Notre-Dame Gérard IV d'Alsace coordonnera la construction d'un nouvel édifice qui sera gothique. De cette période romane, il ne reste qu’une chapelle orientée qui s’ouvre sur le bras Nord Est du transept, c'est la chapelle des Trépassés ou des Cloches, ainsi que la tourelle d’escalier placée à l’extrémité du bras Sud Ouest du transept, sur son flanc occidental.
Saint Louis et sa mère Blanche de Castille firent un pélerinage de plusieurs jours à Saint-Omer en 1231, il y reviendra à plusieurs reprises.
En étudiant les comptes du Chapitre nous apprenons que la construction Gothique s’échelonna dans le temps pour progresser d’Est en Ouest. Elle commence par le chœur ( XII ème - XIII ème siècles ), de 1240 à 1260 le Chœur et les Caroles furent revêtus d'un pavement de dalles gravées qui disparut avant 1375 car on en retrouve des fragments dans les constructions de cette époque. Elle se poursuit ensuite par le Transept ( XIV ème - XV ème siècles ) puis la Nef dotée d'une couverture en bois ( XIV ème siècle ) et s’achève par la tour occidentale (XV ème - XVI ème siècles).
Sur ce site consacré à Notre-Dame nous accordons une large part aux chanoines, c'est tout simplement parce qu'ils ont construit puis desservi cette église. Comment devenait-on chanoine ?
La distinction d'un corps des chanoines par rapport au reste du clergé remonte à saint Chrodegang, évêque de Metz et auteur en 763 d'une règle de vie communautaire ( la Regula vitae communis ) inspirée de la règle de saint Augustin. Selon cette règle, les membres du clergé vivant en commun sous le toit épiscopal n'ont pas à faire vœu de pauvreté mais doivent respecter un certain nombre d'obligations, telles que le travail manuel et la confession deux fois par an. Les évêques de Lyon Leidrade puis Agobard introduisent dans la capitale des Gaules la réforme canoniale voulue par Charlemagne. Cette réforme est renouvelée et diffusée par Louis le Pieux au concile d'Aix-la-Chapelle en 816. Voila qui est de nature à comprendre les subtilités d'un clergé médiéval.
Dès l'année 820 date de la réforme entre les monastères haut et bas le nombre des chanoines du monastère haut ( future collégiale ) avait été fixé à 30. Le prévôt nommé par le chapitre commandait les chanoines, au fil du temps les chanoines durent s'absenter souvent afin de pouvoir remplir leurs missions et ils durent tous s'octroyer les services d'un adjoint qui lui était assigné à résidence : le Vicaire qui officiait dans l'église. Les Chanoines formaient une église, un chapitre, un collège, une personne morale dotée d'un sceau. Ils possédaient beaucoup de biens et ils ont créé des archives contribuant à sanctuariser leur travail. Comme le dit "Alain Derville" l'église de Saint-Omer à construit l'église de Saint-Omer !
La dépense pour construire l'église puis la transformer en collégiale fut assumée par les chapitres qui injectèrent de l'argent frais dans l'économie locale pour faire tourner à plein les entreprises de bâtiment. Tout le monde connait la devise "quand le bâtiment va tout va" et à Saint-Omer comme la construction dura tois siècles tout alla bien pendant tout ce temps. La construction et l'entretient de l'église était à la charge de la fabrique qui tenait scrupuleusement ses comptes, c'est ainsi que depuis l'année 1378 les historiens disposent d'une véritable base de données informationnelles pour écrire l'histoire de la cathédrale mais aussi celle de la cité. Le chapitre levait des tailles sur les chanoines, les chapelains, sur leurs bénéfices ... Il serait ici trop long de raconter le mode de fonctionnement du chapitre mais sachez encore que le chapitre adjugea une taxe sur la vente du vin par le cellier capitulaire, et comme ce vin était exonéré des taxes de la cité, beaucoup d'audomarois vinrent s'approvisionner à moindre côut ( presque la moitié du prix pratiqué dans les tavernes ), ce qui était interdit ! Les contrevenants pris la main dans le sac ( ou le tonneau ) étaient traduits en justice, et les procès pour ce type de délit étaient forts nombreux. Au XV ème siècle la consommation moyenne du chapitre était de 60 000 litres générant un bénéfice annuel de 240 livres, certaines année cette consommation atteignit 150 000 litres sans que nous en connaissions les causes. Nous pourrions relater ici l'histoire extraordinaire de ces chanoines qui pendant des siècles contribuèrent à former ce collège, qui lui même donnera naissance à la collégiale, mais ce n'est pas notre but et, si vous désirez connaitre l'histoire de ces chanoines et l'histoire de la Cathédrale nous vous recommandons l'excellent ouvrage "La Cathédrale de Saint-Omer 800 ans de mèmoire vive" de Nicolette Delanne-Logié et Yves-Marie Hilaire.

L’édifice qui à la forme d'une croix latine, embrasse ainsi toutes les périodes de l’architecture gothique, du classique jusqu’au flamboyant. Il mesure ( entre murs ) 120.00 ml de long, 53.00 ml de large au transept, 30.00 ml de large à la nef et atteint une hauteur sous voûte de 22.90 ml. L'emprise au sol de la Cathédrale ( y compris ses contreforts ) couvre une surface de 4 600 mètres carrés soit un peu moins que l'ancienne abbatiale qui était plus longue mais qui n'avait que 2 travées à chaque transept. la Nef est flanquée d'un bas-côté et de chapelles aménagées entre les contreforts, le transept comporte des collatéraux doubles. Cinq chapelles rayonnantes dont une au chevet et une galerie circulaire composent le choeur. Une tour octogonale bâtie en hors d'œuvre a été collée au transept sud lorsque celui-ci fut allongé.
La tour actuelle haute de 50 mètres est bâtie sur l'emprise de 2 travées, elle remplace un clocher plus bas surmonté d'une flèche en bois accompagnée de clochetons vers 1500. La date de 1499 est inscrite dans un cartouche gravé sur les 3 faces de la tour c'est à cette époque que furent en partie obturées les fenêtres des 2 premières travées en vue de consolider l'édifice. Les 2 registres supérieurs sont tapissés d'arcatures aveugles qui rappellent le style gothique perpendiculaire anglais, au dessus deux grandes baies géminées amorties en tiers-point s'ouvrent sur le beffroi qui abrite cinq cloches dont un Bourdon de six tonnes refondu en 1920. La terrasse supérieure est cantonnée de quatres tourelles octogonales où pouvait s'abriter le guetteur de nuit qui au moyen d'un porte-voix et de la cloche d'alarme avertissait la population d'un danger.
Au niveau de la rue s'ouvre le petit portail qui date du début du XIV ème siècle il est de type classique à trumeau centrale surmonté de deux arcatures en arcs suraigus complété par un oculus dans l’écoinçon le tout encadré d'une archivolte à redents. à l'intérieur les murs du porche sont tapissés d'arcatures trilobées ornées de masques aux culs-de-lampe et aux écoinçons.
En 1739 les deux tourelles octogonales qui couronnaient l'escalier à vis du portail sud très délabré furent remplacées par des piédestaux carrés soutenant des pots à feu et des consoles leur furent accolées, enfin une nouvelle sacristie fut construite en 1756.

La longévité d’un monument dépend de la qualité des matériaux utilisés pour sa construction, Notre-Dame ne s'est pas trouvée favorisée sur ce point. Les soubassements, les degrés du portail sud et les colonnes en délit du chœur sont en grès de Béthune très résistant mais difficile à travailler, les ogives les doubleaux, les formerets sont en pierre dure de Marquise, de Rinxent, de Landrethun ou en oolithe à grain fin du Brabant de Dielghem, d'Affelghem, de Dielbesses, d'Avesnes. Quant aux moellons de parement aux gargouilles aux pinacles aux pendans des voutains et à tout ce qui a reçu une décoration on a eu recours à un matériau local très bon marché : 'la blanque pierre’ D’esquerdes, de Leulinghem, de Quelmes ou de Longuenesse. C'est une craie tendre facile à travailler mais très sensible à l’érosion.
Au XIX ème siècle, la couverture en plomb fut remplacée par l'ardoise.

Vous trouverez ci-dessous l'histoire de la construction de la Cathédrale de Saint-Omer inspirée du travail réalisée en 2010 par le Service "Ville d’art et d’histoire" de la ville de Saint-Omer.

Le Chœur
La première phase de travaux ( troisième quart du XIII ème siècle ) concerne les parties orientales de l’édifice. Le chœur présente deux travées droites et un hémicycle à sept pans, entouré de bas-côtés qui ouvrent sur deux chapelles biaises et un déambulatoire. Il dessert deux chapelles rayonnantes octogonales et une chapelle axiale, affectée à l'usage de l’évêque. La chapelle absidale fut allongée entre 1591 et 1599 puis modifiée en 1626 garnie d'un nouvel hôtel et de boiseries en 1715 et d'un retable en 1723 . Le plan du chevet ne fait pas usage de chapelles rayonnantes contiguës, comme en Ile-de-France et en Picardie ( Saint-Denis, Senlis, Noyon… ). Les chapelles discontinues, rappelant l’époque romane, sont usitées au XIII ème siècle en Flandre ( Furnes ), en Artois (Montreuil-sur-Mer) et en Hainaut ( Valenciennes ). Les chapelles biaises rappellent les édifices de la Flandre, tels Saint-Quentin de Tournai et Saint-Martin d’Ypres mais aussi de la Champagne, Braine et Saint-Michel-en-Thiérache.
Le chœur de la cathédrale de Saint-Omer s’inspire de la cathédrale disparue d’Arras avec la mise en oeuvre de colonnes jumelées dans l’hémicycle. Les proportions de l’élévation sont différentes des édifices contemporains du gothique classique, tels Chartres et Soissons : les grandes arcades se dressent sur la moitié de la hauteur, le triforium, aveugle*, avec colonnettes en délit* et les fenêtres hautes en occupent chacun un quart. L’association de triplets* pour les fenêtres hautes avec coursière* extérieure renvoie au transept aux cathédrales de Cambrai, d’Arras, Ypres et Audenarde. Le portail sud date des années 1250-1275. Des niches coiffées de gâbles* ornent le soubassement et accueillent diverses scènes de la vie de Saint-Omer. Les consoles* soutenant le linteau portent deux anges en partie centrale, Job sur son fumier à droite et Samson terrassant un lion à gauche. Comme dans la majorité des édifices gothiques, le tympan est orné d’un Jugement dernier la composition s’organise sur deux registres superposés. Aux extrémités du registre supérieur, deux anges sonnant de la trompette annoncent le Jugement. Le Christ, présenté debout, portant la couronne d’épines et présentant ses stigmates, est entouré de la Vierge Marie et de saint Jean, agenouillés et mains jointes. Ils sont les intercesseurs des hommes auprès de Dieu pour obtenir sa miséricorde. A leurs côtés, deux anges tiennent les instruments de la Passion. Le registre inférieur du tympan est dédié à la résurrection des morts : des corps nus sortent de leur tombeau. Dessous une partition s’effectue entre les élus, à la droite du Christ, conduits par un ange vers le Ciel représenté par le sein d’Abraham et à sa gauche les damnés enchaînés et emmenés, au son du tambour et de la flûte par des démons vers la gueule grande ouverte et dévorante de l’Enfer.
Après cette grande campagne de construction, un siècle s’est écoulée avant la reprise du chantier par le transept sud.
Labyrinthe
Transfert mystique. Comme les pélerins ne peuvent plus aller en Terre Sainte, il est instauré un petit pélerinage, les fidèles prient en parcourant le labyrinthe à genoux. Le parcours durait à peu près une heure. La famille Saint-Omer avait été pendant 200 ans, Prince de Galilée, capitale Tibériade. Posé au XIX ème siècle il est composé 2500 carreaux de marbre blanc et noir, c'est une copie de celui de Saint-Bertin qui était quatre fois plus grand. Le labyrinthe représente notre vie avec ses méandres et ses épreuves. Il faut trouver le chemin pour arriver au but : quel est le sens de ma vie ? J’ai marché vers quoi ? Jésus est le Chemin. A Chartres, le labyrinthe est dégagé tous les vendredis. Il y en a un aussi à la cathédrale d’Amiens.
Autrefois
Au XIII ème siècle le chœur est érigé en pur style gothique primitif. On voit la différence entre le chœur et la nef, si on observe : les chapiteaux, les moulures des ogives et les triforiums.
Au milieu du XIV ème siècle, une poutre de gloire avec un crucifix entouré de Marie et Jean. La tête du Christ était creuse et contenait des reliques.
Au XV ème siècle, un jubé en marbre offert par le Chanoine Simon Bocheux, plus tard remplacé par un autre jubé en 1681, qui disparait en 1753. A cette époque, trônent quatre autels aux quatre piliers. A cette époque toujours, à l’entrée du chœur un groupe Dagobert avec Saint-Omer et un autre Ardroald.
Au centre de la croisée du transept s’élevait autrefois un campanile avec une flèche, un ouragan l’abattit en 1606.
Clé de voûte à l’effigie de Saint-Omer.
Le transept sud
En 1375, le transept sud est allongé de deux travées, copiées sur les existantes. Les fenêtres hautes, uniformisées au XVI ème siècle, ont des remplages* flamboyants, formés de cinq ou six lancettes* trilobées et surmontées de mouchettes*. La rose sud est rayonnante. Au centre, un quadrilobe est inscrit dans un cercle lui-même circonscrit dans une étoile à huit branches. Cette dernière est formée par la superposition de deux quadrilatères curvilignes concaves. Entre les angles de cette étoile, d’autres quadrilatères convexes enferment des quadrilobes.
La nef
La construction de la nef débute par l’établissement de chapelles latérales, de 1378 à 1403. Au sud, les chapelles sont complétées aux XV ème et XVI ème siècles, comme l’indiquent leurs voûtes flamboyantes à liernes* et tiercerons*. En 1445, le gros oeuvre de la nef devait être achevé. Ses grandes arcades reposent sur des piles cantonnées constituées d’un noyau circulaire et de quatre colonnes engagées* portant de minces chapiteaux décorés de choux frisés. Alors qu’une tendance générale à la disparition du chapiteau existe dès le milieu du XIV ème siècle ( les nervures des voûtes pénètrent directement dans les piles ), son maintien est fréquent dans les régions septentrionales. L’abbatiale Saint-Bertin a servi de modèle au triforium de la Collégiale de Saint-Omer formé de six arcades inscrites dans un cadre rectangulaire. Les remplages flamboyants des fenêtres hautes poursuivent les divisions du triforium.
Une église très colorée
Dès le début du XV ème siècle, les parois de l’église étaient couvertes de peintures représentant la vie de Saint-Omer. Les quartiers de voûtes étaient parsemés d’étoiles d’or sur fond d’azur. Le chœur était tendu de riches tapisseries du XVI ème siècle représentant l’histoire de Tobie. Sur les piliers colorés en rouge pâle, des statues du XVI ème siècle à l'éffigie des douze apôtres. Les murs intérieurs étaient peints de la même couleur que les piliers. Les branches d'ogives les formerets les doubleaux ainsi que les arcades et piliers de niches étaient peints en jaune 'paille' . Les chapiteaux de voutes d'ogives étaient peints en vert turquoise. Les chapiteaux d'arcades basses étaient peints en vermillon. Les piliers du triforium ainsi que leurs socles et chapiteaux étaient peints de couleur lavande.
Vous pouvez admirer ci-dessous quatre clés de voutes qui possèdent encore leurs décorations originelles.
Si vous désirez voir ce que le fidèle du XV ème siècle pouvait contempler, voilci une reconstitution des couleurs du transept nord ICI .
Le transept nord
Entre 1449 et 1472, les chanoines décident d’allonger le bras nord du transept, bâti dans un style flamboyant rehausé par des moulures prismatiques*. La rose de la façade du transept nord possède des remplages formant au centre une fleur de lys située en partie supérieure d’un pentagone curviligne. Le reste de la rose est constellé de soufflets* et de mouchettes, de larmes et de flammes. Sous la rose, une coursière, identique à celle en place côté sud, avec sa balustrade de quatre-feuilles met en communication les triforiums des murs est et ouest.

Nous conseillons aux amateurs d'Archéologie architecturale, la lecture de l'excellent ouvrage "Sculpture gothique aux confins septentrionaux du royaume de France sous la direction de Ludovic Nys et Benoît Van den Bossche REVUE DU NORD Hors série. Collection Art et Archéologie. N° 25. 2017. Université de Lille."

Cathédrale de Saint-Omer|clefs de voutes avec leurs couleurs originelles
Cathédrale de Saint-Omer|clefs de voutes avec leurs couleurs originelles
Cathédrale de Saint-Omer|clefs de voutes avec leurs couleurs originelles
Cathédrale de Saint-Omer|clefs de voutes avec leurs couleurs originelles

2/6 La religion Catholique : la décadence

De la Collégiale à la Cathédrale puis à la Basilique

À partir de 1473 et jusqu'en 1521, on procéda à la rénovation de la tour occidentale à partir de l'ancienne tour romane. Celle-ci fut ainsi rhabillée et reçut un décor inspiré de celui de l'abbatiale Saint-Bertin. Les sculptures du portail occidental furent réalisées de 1511 à 1515, par les sculpteurs brugeois Jean et Josse Van der Poele. La flèche surmontant la croisée date de 1486.
Un peu d'histoire pour comprendre :
Après avoir été longtemps possédée par les Comtes de Flandre, sous la suzeraineté de la France, l'Artois fut réuni à la couronne par Philippe-Auguste en 1180, et donné en 1237, avec titre de Comté, par Saint Louis à Robert, son frère aîné, le Comte d'Artois. Après avoir relevé des ducs de Bourgogne, l'Artois passa par héritage aux Habsbourg d'Espagne et fut re-rattachée définitivement à la France après la guerre de Trente Ans, le 7 novembre 1659 aux termes du traité des Pyrénées sauf Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer ( l'Artois réservé ) qui ne devinrent Françaises qu'en 1678.
L'unité artésienne, c'est d'abord celle de la Province de l'Ancien Régime. Les limites en sont fixées à travers les épisodes des guerres médiévales particulièrement tumultueuses qui ont vu les terres comprises entre Picardie et Flandre d'une part, Cambrésis et Boulonnais d'autre part osciller de la puissance française, à l'anglaise et à la flamande puis à la bourguignonne. Le faciès de la province est surtout modelé au XVI ème siècle avec l'intégration à l'empire de Charles Quint. François 1 er songe à faire la guerre à Charles Quint, il rencontre le roi d'Angleterre Henri VIII pour obtenir son aide ( entrevue du Camp du Drap d'Or en juin 1520 ). En 1521, tout le pays entre Arras et Doullens est dévasté par les armées de François 1er. En 1526, le Roi de France renonce à sa souveraineté sur la Flandre et l'Artois : le traité de Madrid établit la suzeraineté de l'empereur sur l'Artois dès cette date l'administration impériale marque son empreinte sur la structure provinciale. L'Artois devient une province des Pays-Bas espagnols.
- Les États d'Artois sont reconnus ils sont composés de représentants du clergé, de la noblesse et des villes ils siègent a Arras et assurent l'administration de la Province.
- Un Conseil d'Artois est créé (1530) il exerce les fonctions de "Cour d'Appel" de toutes les juridictions.
- Un nouveau système fiscal est mis en place (1536).
France en 1550 En 1537, François 1er envahit à nouveau l'Artois. La conquête fut facile et les villes et châteaux d'Hesdin, de Saint-Pol, de Saint-Venant tombèrent en peu de jours au pouvoir du Roi de France. Ses troupes se répandirent par tout le pays qu'elles ravagèrent. Les habitants des villages ravagés adressèrent à leurs gouvernants des suppliques où ils leur exposaient leur misère et l'impossibilité d'acquitter leur impôt. Henri II, successeur de François 1er continua la guerre contre Charles Quint. Dans l'extrème nord du royaume Franc, certaines villes situées à la frontière du royaume Franc et de l'empire Germanique, n'acceptèrent pas l'occupation Espagnole, et ne cessèrent de résister ! Furieux de cet état de fait, Charles Quint ordonna en 1553 la destruction complète des villes suivantes ( liste non exhaustive, car tous les villages situés sur une bande de 15 kms entre ces deux villes distantes de 38 kms qui avaient résisté furent rasés ! )
1553 : Destruction de Thérouanne
1553 : Destruction de Hesdin










En fait il fallut attendre 1559 et le Traité du Cateau-Cambrésis pour que cessent les guerres ravageuses.
En 1559 il fut décidé de partager le diocèse de Thérouanne en 3 nouveaux diocèses En 1559 il fut décidé de partager le diocèse de Thérouanne en 3 nouveaux diocèses ( Boulogne, Saint-Omer, Ypres ) , afin de respecter les frontières entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols. D'âpres négociations eurent comme résultat de retarder la mise en place effective des trois nouveaux évêques, et, il fallut attendre deux longues années pour arriver à un concensus acceptable par tous les protagonistes de cette histoire. C'est dans ces conditions que fut créé le diocèse de Saint-Omer, et la Collégiale Notre-Dame devint la Cathédrale Notre-Dame en 1561. La bulle de Pie IV 'De statu ecclesiarum', du 11 mars 1561 a défini précisément le démembrement de Thérouanne et créé les diocèses de Boulogne, de Saint-Omer et d'Ypres, la nomination de celui qui aurait dû être le premier évêque de Saint-Omer et qui ne fut en réalité qu'évêque nommé de Thérouanne d'abord, de Saint-Omer ensuite, Guillaume de Poitiers ( 1553-1562 ). En fait, le premier évêque de Saint-Omer fut Gérard d'Haméricourt ( 1563-1577 ) et le dernier fut Louis Alphonse de Valbelle, nommé en 1684, préconisé en 1693 et mort en 1708.

Ci dessous la bulle du Pape Pie IV du 11 mars 1561 définissant le nouvel évêché de Saint-Omer.



En 1606, la flèche de la croisée fut détruite par une tempête. En 1610, le cadran solaire du portail sud vit le jour, et en 1628, la chapelle axiale que l'on nomme épiscopale fut totalement reconstruite et agrandie pour les besoins du nouveau rôle d'évêché de Saint-Omer. Elle endossa aussi le rôle de chapelle mariale bien plus tard. Le XVIII ème siècle apporta encore quelques embellissements : l'importante chaire, installée en 1714 en provenance de l'église des Dominicains de Saint-Omer, est due au sculpteur Danvin puis en 1717, fut installé le superbe buffet d'orgue des frères Piette, avec une remarquable statuaire en bois. Le trône épiscopal et les boiseries du chœur datent de 1753.
En 1792, la Cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage. Comme bien d'autres églises, Notre-Dame eut beaucoup à souffrir du vandalisme post révolutionnaire, néanmoins dans la ville c'est l'Abbaye de saint Bertin qui paya le plus lourd tribut à la fureur des révolutionnaires, et à l'appétit insatiable de quelques entrepreneurs privés, épargnant ainsi quelque peu la Cathédrale. Par le concordat de 1801, le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé, au bénéfice du diocèse d'Arras.
Redevenue simple église, Notre-Dame de Saint-Omer est néanmoins élevée au rang de Basilique par le pape Léon XIII en 1879. Elle abrite à ce titre l'ombrellino basilical.
Liste des 23 évêques de Saint-Omer
1559 à 1563, I. Guillaume de Poitiers, ( non sacré ).
1563 à 1577, II. Gérard d'Haméricourt, ( en même temps Abbé de Saint-Bertin ).
1581 a 1586, III. Jean Six, ( lillois, sacré à Douai ).
1587 à 1590, IV. Jacques de Pamela, ou Pamelé, ( non sacré ).
1590 à 1599, V. Jean de Vernois.
1600 à 1618, VI. Jacques Blazoeus, ou Blaise, ( auparavant évêque de Namur ).
1618 à 1627, VII. Paul Boudot, ( puis évêque d'Arras ).
1628 à 1631, VIII. Pierre Paunet.
1632 à 1633, IX. Christophe de Morlet.
1634 à 1656, X. Christophe Defrance.
1661 à 1671, XI. Ladislas Jonart, ( auparavant évêque d'Arras puis archevêque de Cambrai en 1761 ).
1673 à 1675, XII. Jacques Théodore de Brias, ( puis archevêque de Cambrai ).
1676 à 1677, XIII. Charles de Longueval, ( non sacré ).
1677 à 1677, XIV. Pierre Vandenperre, ( nommé par le roi d'Espagne avant la prise de Saint-Omer ).
1677 à 1684, XV. Arnoud-Aune Tristan de la Baume de Suze , ( non sacré , mais ayant exercé sans bulle du pape, comme vicaire-général ).
1684 à 1708, XVI. Louis-Alphonse de Valbelle, ( auparavant évêque d Aleth ).
1708 à 1737, XVII. François de Valbelle de Tourve, ( cousin du précédent ).
1737 à 1754, XVIII. Joseph-Alphonse- François de Valbelle, ( neveu du précédent).
1754 à 1765, XIX. François-Joseph de Brunes de Montlouet.
1766 à 1769, XX. Louis-François-Marc-Hilaire de Conzié, ( puis évêque d'Arras ).
1769 à 1774, XXI. Joachim-François Mamert de Conzié, ( frère du précédent, puis évêque de Tours ).
1774 à 1778, XXII. Jean-Auguste de Chastenet de Puységur, ( puis évêque de Carcassonne ).
1778 à 1789, XXIII. Alexandre-Joseph-Marie-Alexis de Bruyères-Chalabre, ( mort émigré à Barcelone en 1805 ).


3/6 Histoire de France

Le dernier roi Mérovigien, emprisonné, couronné, destitué puis à nouveau emprisonné à Sithiu ( Saint-Omer ) de 737 à 751.

Après la mort de Thierry IV, en 737, le maire du palais du royaume d'Austrasie Charles Martel se refuse à installer un descendant de Clovis Ier sur le trône. Pendant sept années, tous les documents officiels Francs seront datés de l'année 737. Charles Martel désire faire traîner les choses le plus longtemps possible jusqu'à ce qu'il se sente suffisamment puissant pour se proclamer roi, mais il meurt en 741 avant d'accomplir ce dessein. L'aristocratie et tous les peuples Francs tiennent en grande estime la dynastie des Mérovingiens. La fronde grandit et c'est dans ce contexte que contraints et forcés ses deux fils, Pépin et Carloman en sont réduits à proclamer un nouveau roi Mérovingien en la personne de Childéric III que Charles Martel avait fait emprisonner à Sithiu en 737 ( actuellement Saint-Omer ). Childéric III est donc sorti de sa prison et placé sur le trône en mars 743 par Pépin le Bref.
Après huit années de régne le dernier roi Mérovingien Childéric III est détrôné, à la suite d'un coup d'état, orchestré par Pépin alors maire du Palais et Chef des Francs d'Austrasie avec l'aval du Pape Zacharie. Ramené à Sithiu, la tête rasée, en signe d'incapacité, il est de nouveau enfermé dans l'Abbaye de Saint-Bertin, Childéric III y sera reçu moine en 751, et y mourra en 755. Ce malheureux roi laissera un fils, nommé Thierry, qui sera envoyé au monastère de Fontenelle (Saint-Vandrille), pour y être élevé dans l’obscurité.
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4/6 Histoire de France

Naissance de la dynastie Carolingienne à Sithiu ( Saint-Omer ) en 751.

Saint-Omer harles Martel, ayant réuni les Francs d'entre Loire et Rhin sous son autorité, gouverne en ignorant totalement le Roi en titre, lointain descendant de Clovis. Dans les dernières années de sa vie, il ne se soucie d'ailleurs pas de désigner un successeur au Roi Thierry IV, lorsque celui-ci vient à mourir. Quand lui-même meurt en 741, ses deux fils Carloman et Pépin le Bref héritent ensemble de la charge de maire et se partagent les territoires Francs, mais ils sont loin de faire l'unanimité parmi les chefs Francs. Pour l'heure ils doivent encore composer avec l'aura des Mérovingiens. C'est dans ces conditions, qu'ils font couronner pour la forme un dernier roi mérovingien, Childéric III. Peu après, Carloman renonce au pouvoir et se retire dans un monastère, laissant à son cadet Pépin le Bref la totalité du pouvoir. Les principaux seigneurs de Francie occidentale ( la France du nord ), finissent par céder aux injonctions de plus en plus menaçantes de Pépin le Bref, et acceptent de donner la couronne à Pépin. Ils le proclament roi des Francs à Soissons, sur le champ de Mai ( un lieu de réunion communautaire ) en 751. L'archevêque de Mayence Boniface, évangélisateur de la Germanie, donne l'onction au nouveau roi en marquant son front avec de l'huile sainte ( le Saint-Chrême ). Pépin III, surnommé le Bref en raison de sa petite taille, est issu d'une puissante famille Franque d'Austrasie ( l'Est de la France et de la Belgique ), né à Jupille près de Liège, c'est le fils cadet de Charles Martel, maire ou « majordome » du palais royal et véritable chef des Francs.


5/6 Etats Latins d'Orient

Création de l'Ordre du Temple par Geoffroy fils du seigneur Guillaume 1er de Saint-Omer

Saint-Omer uand le cortège de la première croisade ( conduit par Godefroy de Bouillon ) quitte Boulogne sur mer le 15 Aout 1096 pour rejoindre Constantinople puis Jérusalem, Geoffroy et deux de ses frères Hugues et Gérard ainsi que leur père rejoignent le convoi à son passage dans la ville de Saint-Omer. La grande pérégrination des croisés durera 3 ans, et quand enfin le cortège arrivera à délivrer Jérusalem le 15 Juillet 1099 c'est une armée en guenilles qui posera les fondations des Etats Latins d'Orient. Godefroy de Bouillon décédera un an plus tard ( sans doute empoisonné par l'émir de Césarée ) et c'est son frère Baudouin de Boulogne sur mer qui deviendra le premier roi Chrétien de Jérusalem, sous le nom de Baudouin 1er, il confiera à son vassal et ami, Geoffroy de Saint-Omer deux missions : défendre les Etats Latins d'Orient et fouiller les galeries souterraines situées sous les fondations du Temple du roi Salomon ( dont les Musulmans s'étaient servis en 692 pour rebâtir un lieu de culte majeur, qu'ils appelaient le dôme du rocher ).
- La première mission initiée dès 1104 dans le royaume de Jérusalem, sera terminée dans tous les Etats Latins d'Orient en 1116.
- La seconde mission débutèe en 1106 s'achévera au début de l'année 1116 sur l'ordre du roi de Jérusalem, Baudouin 1er.
Cette milice des "Pauvres Chevaliers du Christ" chargée de défendre le royaume de Jérusalem, les comtés d'Edesse et de Tripoli, la principauté d'Antioche et l'Arménie Cilicienne sera reconnue officiellement en janvier 1118 par le roi Baudouin 1er Roi de Jérusalem. Lors du concile de Troyes en 1129, le Pape Honorius II entérinera la décision du roi de Jérusalem prise en 1118, et placera cette milice sous la seule autorité du Pape. Cette milice prendra plus tard le nom "d'Ordre du Temple".

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Ce que vous ignorez concernant le fondateur de l'Ordre du Temple.
La théorie retenue par tous les historiens modernes concernant la fin de vie de Geoffroy de Saint-Omer est la suivante : nommé duc d'Athène en Grèce en 1140 après avoir chassé les Bulgares de cette contrée, c’est dans la capitale de ce duché à "Thèbes" qu’il aurait terminé sa vie aventureuse.
Une dernière chose, il existe en Grèce de nombreuses traces des croisés.
Factuellement, il subsiste à Thèbes au milieu des vestiges d'un château fort que Geoffroy avait fait construire, une tour de guet que les Croisés appelaient la "Saint-Omer", les Grecs de nos jours l'appellent encore la "Santomeri".
De nos jours il existe encore de nombreux villages en Grèce qui furent construits par les croisés ( de l'an 1120 à l'an 1250 ). Pour exemple : le village de Santomeri dans le Péloponèse qui atteste lui aussi, de la présence des Saint-Omer au XII ème siècle en Grèce.

Le village de Santomeri dans le Péloponèse

Sources :
- La toponymie Française des Croisés en Terre Sainte et dans l'Orient Latin (Henri Diament-1984) - page 87.
- Les noms de lieu de la Grèce Franque (Jean Longnon-1960) - page 106.


6/6 Héritage historique commun

Emblème des villes de Saint-Omer et d'Ypres

Dans les Etats Latins d'Orient, dès la fondation de la milice des pauvres chevaliers du Christ en 1116, les hauts dignitaires de cet Ordre portaient un manteau blanc, frappé d'une croix rouge à double traverse. Cette croix patriarcale fut remplacée par la croix pattée rouge en 1149. Quand Geoffroy de Saint-Omer et Hugues des Païens revinrent dans le nord de la France en 1127 pour trouver des soutiens financiers pour l'Ordre du Temple chargé de protéger les nouveaux Etats Latins d'Orient, Geoffroy donna ce symbole ( la croix patriarcale à double traverse ) au seigneur de Saint-Omer son père, afin qu'il en fasse bon usage en mémoire de son fils qui était dignitaire de la Milice des Pauvres Chevaliers du Christ ( Milice qui prendra le nom de Chevaliers du Temple en 1129 ). Les deux villes, Ypres et Saint-Omer, très étroitement liées à l'époque, décidèrent de faire figurer ce symbole Templier sur leurs armoiries. C'est ainsi que ce symbole apparait officiellement [ (cf. le catalogue de l'exposition "Trésor d'archives" (BAPSO, 2020, p. 18-19) ] sur le sceau aux causes de la ville de Saint-Omer en 1209 et sur le sceau aux causes de la ville d'Ypres en 1199 ( sur ce sceau le plus ancien, la croix à double traverse est entourée de deux aigles, d'une étoile et d'un croissant, ainsi que de deux lions de Flandre ). Il convient enfin de signaler que Geoffroy de Saint-Omer créa la première commanderie d'Europe à Ypres en 1127.

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Ci dessous l'image du sceau aux causes de la ville de Saint-Omer datant de 1209. Il convient de savoir que le nom Sithiu fut progressivement abandonné au profit de Saint-Omer dès l'an mil mais c'est en 1052 quand les reliques du saint Omer furent rapatriées dans l'église Notre-Dame que la chose devint officielle et consignée par écrit.
Sous la première image le sceau aux causes de la ville d'Ypres datant de 1372 avec la croix à double traverse matérialisée en jaune . Voila ce que Wikipédia affirme concernant le sceau de la ville d'Ypres : "La double croix est le symbole le plus ancien de la ville d'Ypres et provient surement des armes de la ville avec qui elle entretient des liens très étroit, de Saint-Omer qui l'adopte en même temps après le retour des croisades de Godefroy de Saint-Omer cofondateur de l'ordre du Temple et qui ramène ce symbole des États Latins d'Orient. La plus ancienne utilisation de la croix date d'un sceau de la ville de 1199. Sur le sceau le plus ancien, la croix est entourée de deux aigles, d'une étoile et d'un croissant, ainsi que de deux lions de Flandre."


Sceau aux causes de la ville de Saint-Omer datant de l'an 1209.


Sceau aux causes de la ville d'Ypres datant de l'an 1372. Vous pouvez voir la croix à double traverse posée sur la rivière qui traverse la ville sur le blason en haut à droite de la photo.

          La ville de Saint-Omer, recèle beaucoup de petites et de grandes histoires qui ont façonné l'histoire de France. Nous en évoquons deux sur la page d'accueil du site, mais il y en a beaucoup d'autres de sa création en l'an 663 à nos jours en passant par les périodes du moyen âge, de la révolution Française, du directoire, du consulat, de l'empire, de la restauration, et des 3 ème 4 ème et 5 ème républiques. De nombreux monuments attestent encore de nos jours de la grandeur et de l'importance de cette ville dans l'histoire de France, mais à nos yeux la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer en est le joyau. Nos amis de Flandres.TV ont réalisé deux vidéos fort bien conçues sur l'histoire de Saint-Omer et de ses monastères 'haut et bas', que nous vous proposons      ICI .