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Phases de construction de Notre-Dame


Phases de construction de Notre-Dame

- En 663 une chapelle en bois dédiée à la vierge est construite sur le point le plus haut du village de Sithiu, au fil des siècles elle est consolidée par des murs en pierre, elle devient collégiale sous le régne de Louis le Pieux vers l'an 830.
- En 820 le 11 ème Abbé de saint Bertin ( Fridugise ) scinde le monastère de Sithiu en deux :
- le monastère 'bas' dédié à saint Bertin, devient l'Abbaye Saint-Bertin.
- le monastère 'haut' dédié à la Vierge devient la Collègiale Notre-Dame.
- En 860 à la veille de la Pentecôte, un dénommé Weland à la tête d'une armée de barbares Vikings, arrivèrent de nuit à Sithiu et accostèrent devant le monastère bas vidé de ses occupants à l'exception de 4 membres du clergé restés sur place. Ils pillèrent le monastère bas, le village de Sithiu, ainsi que le monasrère haut. Avant de repartir, ils déposèrent sur un autel une part du butin pour le dieu des Chrétiens. Des hommes de Weland, trop avides, décidèrent de récupérer discrètement ce butin. L’apprenant, Weland fit pendre les voleurs aux portes du monastère bas.
- En 879 le 28 juillet, une armée importante de Vikings débarqua de nuit à Sithiu devant le monastère bas et sema la terreur en pillant et incendiant tout sur son passage y compris le monastère haut. La troupe de Vikings reprit rapidement la mer pour éviter l'armée Carolingienne puis, après un court séjour en Angleterre, ils revinrent en Flandre pour ravager la ville de Gand située à 150 kilomètres au nord est de Sithiu.
- En 891 le 16 Avril, les Vikings accostèrent de nuit à Sithiu devant le monastère bas ( jamais deux sans trois ! ).
Mais, depuis la deuxième invasion ( celle de 879 ) le Burgrave de Sithiu avait mis en place des vigies chargées de surveiller jour et nuit les allées et venues des navires. Les vigies remplirent leur rôle à merveille, et les barbares furent immédiatement détectés et signalés à la population de la cité qui se mit sur le pied de guerre dans le plus grand silence. Dès qu'ils eurent franchi le rétrécissement menant au monastère bas, et, quand les Vikings furent hors de portée de vue, dans le plus grand silence les bateliers Audomarois barrèrent le chenal avec des dizaines de bacôves et d'escutes ( barques à fond plat ) reliées entr'elles par des cordages. Alors que les Vikings s'approchaient furtivement de nuit de la place qu'ils croyaient sans défenses comme d'habitude, ces barbares durent faire face à toute la population fermement décidée à repousser ces pillards meurtriers venus de la mer. Dans l'impossibilité d'accoster ils rebroussèrent chemin pour regagner la mer, mais très vite ils apperçurent au loin le chenal bloqué par une armada d'embarcations pleines de combattants qui criaient pour effrayer ces barbares. Il y avait des brasiers dans toutes les barques Audomaroises donnant ainsi l'impression dans la nuit que le chenal était bloqué et très bien défendu. Dans l'impossibilité d'apprécier en pleine nuit l'importance du danger, les Vikings firent à nouveau demi tour et remontèrent le bras de mer en direction du village d'Helfaut. Plus ils remontaient ce bras de mer et moins la navigation était simple ( faible tirant d'eau ). Les habitants qui avaient quitté la cité pour suivre le long des berges les navires Vikings, se préparaient à l'assaut final, la voie était sans issue pour les Vikings, et, au pied du village d'Helfaut le bras de mer qui avait disparu depuis un kilomètre laissait place à la rivière l'Aa ( beaucoup plus large que celle que nous connaissons aujourd'hui ) que les Vikings devaient remonter. Après quelques centaines de mètres d'une navigation compliquée, tous les Langskips s'enlisèrent, les Vikings s'enfuirent à pied comme ils purent avec leur butin ( volé en chemin avant d'arriver à Sithiu ) en direction du village de Wavrans-sur-l'Aa. Rattrappés par les habitants de Sithiu, ils furent 300 à se faire massacrer. Le butin fut ramené à Sithiu, et les habitants remercièrent Dieu lors d'une grande manifestation à Saint Bertin. Deux survivants regagnèrent à pied le campement de leur chef "Hasting" qui prit la décision de venger cet affront. Ils reparurent donc en nombre une semaine plus tard, et tentèrent plusieurs jours durant, de s'emparer de la ville sans succès, décimés, ils finirent par s’enfuir pour ne plus jamais reparaitre à Sithiu. Ce chef "Hasting" qui s'était réfugié dans la ville côtière de Gand ( 150 kms au nord est de Sithiu ) recomposera en 892, une flotte de plus de 80 Langskips dans le but cette fois d'envahir l'Angleterre, mais lors de la traversée en 893 une violente tempête s'abattra sur cette armada , et il disparaitra avec tous ses bateaux en pleine mer .
- En 918, le 2 janvier, Baudoin le Chauve mourut, peu de temps après avoir vu s'achever l'oeuvre importante des premières fortifications de Saint-Omer.
- En 959, la ville connut sa première procession publique, elle fut initiée par Ragenold, 27 ème abbé de Saint-Bertin, qui y fit défiler solennellement les reliques de Saint Omer et de Saint Bertin, en reconnaissance du succès qu'il avait obtenu dans son voyage outre Rhin, où il était allé réclamer la restitution des biens usurpés à l'abbaye, et qui lui furent rendus, et même augmentés d'une nouvelle donation par le roi Othon.
- En 1033 la collégiale est ravagée par un incendie, la reconstruction en pierres de taille ( dans le style roman ) démarre l'année suivante pour s'achever en 1052.
- En 1050 Baudoin V Comte de Flandre qui avait succédé à son père en 1034, fit exécuter de nouveaux travaux afin de consolider les fortifications de la ville et notamment fit ouvrir le fossé de défense du coté sud, qu'il appuya de redoutes en maçonnerie.
- En 1052, l'Archevêque de Reims, Wido, vint faire l'élévation des reliques de Saint Bertin, déposées dans une nouvelle châsse, il procéda aussi, sur l'ordre du comte de Flandre, Baudoin V, à la reconnaissance des reliques de Saint Omer. La châsse fut déposée en plein air, sur l'amas de matériaux rassemblés pour la construction de l'Eglise de la Vierge, et là, en présence d'une foule innombrable composée d'habitants et des étrangers venus à cause de la foire, Wido constata que l'on avait bien sous les yeux, le véritable corps de Saint Omer et consigna le résultat de la vérification dans une charte signée de nombreux témoins, tant ecclésiastiques que laïques, parmi, lesquels nous voyons figurer la Comtesse Adèle, femme de Baudoin V, qui n'avait pu lui-même assister à cette cérémonie imposante. La Comtesse en cette occasion remplaçait son époux. Elle avait reçu des habitants le meilleur accueil. En reconnaissance, elle accorda une franchise et une exemption pour la suite, à tous ceux qui viendraient à Sithieu pendant le temps de la foire. Cette franchise devait durer trois semaines à partir du 1er Mai, pendant lesquelles on ne pourrait molester les personnes qui viendraient à Sithieu, ou qui en sortiraient. Elle déchargea en même temps les habitants de tout impot pour un laps de quatre années.
- En 1067 la mort de Baudoin V, laissa le comté de Flandre à son fils aîné Baudoin VI qui décéda en 1070, laissant à son frère Robert-le-Frison la tutelle de ses enfants mineurs, tutelle dont voulut s'emparer leur mère Richilde. Cette situation fit naître entre eux une guerre sanglante et fut cause d'une catastrophe horrible pour la ville de Saint-Omer. Après diverses péripéties, Richilde se voyant sur le point d'être vaincue, appela à son secours le roi de France, Philippe Ier, qui exigea d'abord que Robert vint lui faire, soumission dans un bref délai. Celui-ci ayant méprisé les injonctions du roi, Philippe marcha vers la Flandre avec ses troupes, tandis que Robert à la tête d'une armée de Frisons, de Flamands et d'Allemands, se préparait à résister.
- En 1070 la rencontre des deux armées eut lieu à Cassel. Le combat fut sanglant, et le jeune Arnould, destiné à succéder à son père Baudoin VI dans le comté de Flandre, y trouva la mort. Philippe, obligé de battre en retraite se retira. Richilde faite prisonnière, fut retenue à Cassel par les soldats de Robert, tandis que celui-ci, également fait prisonnier par ses adversaires, fut conduit à Saint-Omer. Peu de jours après, un échange de prisonniers ayant été négocié, Richilde et Robert recouvrèrent leur liberté. Le roi de France, que cet arrangement contrariait, accusa le châtelain de Saint-Omer de trahison, vint se ruer sur la malheureuse ville, fit passer les habitants au fil de l'épée, abandonnant les maisons au pillage et à l'incendie. La guerre continuait cependant entre les deux prétendants avec des chances diverses. Enfin, Robert étant sorti victorieux de la lutte après la célèbre affaire de Brocqueroie, près de Mons, un traité de paix fut signé, en vertu duquel ce prince fut reconnu définitivement Comte de Flandre par Philippe. Il gouverna le comté jususqu'en 1093.
- En 1093 le successeur de Robert-le-Frison, Baudoin VII, dit à la Hache, connu par la sévérité qu'il déploya pendant la durée de son règne. Ce prince habita longtemps Saint-Omer et fit beaucoup de bien à cette ville, notamment par les travaux qu'il fit exécuter pour améliorer la navigation de la rivière l'Aa, et faciliter ainsi le commerce. Il mourut vers 1120, d'une blessure qu'il avait reçue à la tête, au siège de la ville d'Eu. Il fut inhumé dans l'église du monastère de Saint-Bertin, où quelques mois auparavant, désespérant de sa guérison, il s'était retiré et où il avait pris l'habit religieux.
- En 1121 Baudoin VII mort sans laisser d'héritier mâle, un des membres de la Maison de Danemark, Charles surnommé le Bon, fut appelé à lui succéder dans le gouvernement de la Flandre. La sévérité qu'il déploya contre les exactions commises au détriment de son peuple, notamment au moment de la disette qui désolait la Flandre, lui attira l'inimitié des accapareurs et il fut assassiné par l'un d'eux, le 2 Mars 1126, dans l'église de Saint-Donat de Bruges. Alors naquit en Flandre une guerre de prétendants. L'un d'eux, Arnould de Danemarck, neveu de Charles, se rendit maître de Saint-Omer, dont les habitants s'étaient pourtant prononcés pour Thierry d'Alsace, cousin germain du précédent Comte. Thierry avait mis la ville sur le pied de la défensive, en levant une milice urbaine et en transformant le monastère de Saint-Bertin en citadelle.
- En 1127 sur ces entrefaites, le roi Louis VI le Gros, ayant rassemblé les Etats de Flandre à Arras, tous les concurrents vinrent exposer leurs droits à la succession de Charles le Bon, mais le roi à qui appartenait en sa qualité de suzerain, de disposer d'un fief vacant, adjugea le comté à Guillaume de Normandie, plus connu sous le nom de Guillaume Cliton. Après quelques péripéties rencontrées dans les villes de Bruges et de Gand le Comte se dirigea vers Saint-Omer accompagné du cortége municipal, il fut conduit triomphalement à l'église Notre-Dame et de là sur le grand marché. Là on avait élévé un autel sur lequel se trouvaient les reliques les plus vénérées des divers monastères de Saint-Omer. On donna alors lecture au nouveau comte de Flandre des coutumes qui régissaient l'association bourgeoise de Saint-Omer, et des franchises dont elle jouissait, afin qu'il les confirmât. Après cette lecture, Guillaume descendit du trône où il était assis, se dirigea vers l'autel et la main sur les Evangiles, jura de maintenir les franchises et privilèges de la cité. Un acte solennel fut dressé à cette occasion, et signé à la fois par le comte et tous les Seigneurs présents. C'est cette charte qui est connue sous le nom de Charte Communale de Saint-Omer. Elle constate que les bourgeois de cette ville étaient déjà antérieurement en possession d'un pacte fédératif, connu ordinairement sous le nom de commune Jurée. puisqu'elle l'approuve, mais elle n'en fait pas mention comme d'une chose nouvelle, ni comme d'une chose octroyée. C'est donc un nom impropre qui lui est donné, il est beaucoup plus rationnel de la désigner sous celui de Charte confirmative des franchises communales. La Charte de 1127 est considérée, à juste titre, comme la plus ancienne des chartes de commune de France et de Flandre qui soient arrivées jusqu'à nous. Elle donne peu de renseignements sur le pacte primitif, qui liait entre eux par la foi 'du serment, les bourgeois de Saint-Omer. Ce pacte resta peut-être à l'état de tradition orale, ou du moins s'il fut écrit, ce qu'il est rationel d'admettre, le texte ne nous est pas parvenu. Les statuts de la ghilde et ceux postérieurs de la hanse du 13 ème siècle, ne peuvent nous en donner qu'une idée approximative, et seulement au point de vue commercial. Mais il est un autre document du 13 ème siècle qui, suivant nous, n'est qu'une reproduction d'une partie du pacte de commune et qui peut être consulté avec fruit à cet égard. C'est un tarif de la composition en argent qui était due pour les coups et blessures, même celles qui amenaient la mort. Ce tarif est évidemment un reste des anciennes lois germaniques qui avaient dû servir de base au pacte fédératif juré par tous les habitants de St-Omer.
- En 1128 Guillaume Cliton devenu très impopulaire ( car il laissait commettre les pires excactions à ses vassaux, sans broncher ), c'est tout le peuple qui se souléve. Sept des principales villes de Flandre se mettent à la tête de la coalition Arras, Gand, Bruges, Ypres, Lille, Douai, et Saint-Omer. Saint-Omer donne le signal de l'insurrection en appelant Arnould le Danois, l'un des concurrents de Cliton. Les autres villes suivent son exemple et mettent à leur tête d'anciens serviteurs de Cliton, ceux-là même que l'on voit figurer parmi les témoins signant la charte de 1127. La révolte gagne du terrain, et bientôt Thierry d'Alsace est proclamé par les insurgés Comte de Flandre, et appelé à remplacer Guillaume de Normandie. Celui-ci, soutenu par Louis VI, avait d'abord passé l'aveu de ses fautes et promis d'agir désormais dans l'intérêt du peuple, mais il était trop tard. Il dût marcher en armes pour soutenir ses droits contre son ennemi. Les succès sont d'abord de son côté, et, Thierry est obligé de se réfugier à Alost, la victoire était presque acquise pour Guillaume, lorsqu'il fut blessé d'une flèche, empoisonnée dit-on, et il mourut deux jours après. Ce prince âgé de 28 ans, fut enterré dans l'abbaye de Saint-Bertin.
- En 1134 le 18 juin, un ouragan violent détruisit une partie des fortifications.
- En 1146, Saint-Omer ressentit les effets de la grande famine qui désola toute la Flandre.
- En 1151, un incendie qui avait débuté à Saint Bertin, pendant un repas de nuit que donnaient les moines de cette abbaye, gagna la ville, détruisant presque la moitié des maisons, et les églises de Saint-Martin, de Saint-Denis et de Saint-Jean. Ce fut pour réparer en partie les dommages causés par ce désastre, que Thierry concéda aux habitants le terrain sur lequel était construit le bâtiment désigné sous le nom de Ghildhalla, c'est-à-dire, halle de la Ghilde, lequel avait été élevé antérieurement par les bourgeois, du consentement tacite du comte. Ce bâtiment occupait l'emplacement de l'ancien hôtel de ville. Il n'était permis aux marchands étrangers d'étaler leurs marchandises que dans la Ghildhalle ou sur le marché, les bourgeois ayant seuls le droit de faire leur négoce dans leurs maisons. C'est peut-être de ce moment que date la rédaction des statuts de la Ghilde audomaroise, dont une copie, en latin, existe dans un registre des archives municipales.
- En 1168 Thierry d'Alsace étant mort le 4 février, son fils Philippe lui succéda. On doit à ce prince une autre charte que l'on peut reporter au commencement de 1168, et connue sous le nom de grand privilége, qui contient une série de dispositions formant un véritable code criminel et pénal, applicable aux habitants de Saint-Omer, et qui distingue les crimes et délits commis dans l'intérieur de la ville de ceux commis dans la banlieu. Le Comte de Flandre, qui n'avait pas d'enfants, ayant fait reconnaître en 1177 pour ses héritiers, sa soeur Marguerite et son époux Baudoin de Hainaut, partit pour la terre sainte. A son retour, devenu tuteur de Philippe-Auguste après la mort de Louis VII, il voulut resserrer les liens qui unissaient depuis quelque temps la France à la Flandre, en donnant sa nièce Isabelle en mariage à son jeune pupille, en 1180, et lui concédant, pour en jouir après lui, les villes et seigneuries d'Arras, Béthune, Bapaume, Lens, Aire, Saint-Omer, etc., enfin tout, ce qui constituera plus tard le Comté d'Artois.
- En 1191 Philippe d'Alsace mourut au siège de Saint-Jeand'Acre, et un an après, le roi de France entra en possession des terres détachées de la Flandre et formant la dotation de sa femme. Ce prince vint à cette époque, accompagné de son fils Louis, visiter Saint-Omer, où il fut accueilli avec enthousiasme, et pendant son séjour, il accorda à Jean, abbé de saint Bertin, la confirmation des privilèges que l'abbaye tenait des anciens Comtes de Flandre.
- En 1191 la collégiale est victime d'un nouvel incendie. Il faut reconstruire le choeur, le transept ( les bras du transept sont limités à deux travées ) et le portail sud. Le choeur sera entouré par un déambulatoire sur lequel s’ouvrent des chapelles non jointives. Les bras du transept sont flanqués de deux collatéraux. Cette reconstruction s'étalera sur 30 années.
- En 1194 Baudoin IX de Constantinople, devenu Comte de Flandre, après la mort de Marguerite d'Alsace, revendiqua les terres données en dot à Isabelle de Hainaut, comme faisant partie de son héritage. Allié au roi d'Angleterre Richard ler, il força Tournai, Cambrai et Douai à se rendre. Arras résista, l'année suivante, Baudoin IX vint assiéger Saint-Omer, s'empara de la forteresse du Colhof et tenta l'assaut à la porte Boulenisienne, mais il fut repoussé. Néanmoins il ne se découragea pas, et malgré leur valeur et leur courage, les habitants, faute de vivres, se virent forcés de capituler le 4 octobre 1198, après une résistance de 28 jours. Par la paix de Péronne en 1199, Saint-Omer et Aire furent acquis définitivement à Baudoin IX. Les choses restèrent en cet état pendant onze années, et ces deux villes ne firent retour au roi de France qu'en 1211, leur reddition étant une condition imposée par Philippe-Auguste à son consentement au mariage de Jeanne, fille de Baudoin, avec Ferrand du Portugal.
- En 1195 débute la construction de la Tour octogonale, elle s'achéve en 1203.
- En 1203 pavage avec des petits carreaux de grès de la Tour octogonale ( deux étages ), de la chapelle saint Job, et de la distribution entre le Déambulatoire et la Tour octogonale.
- En 1231 Louis IX et sa mère Blanche de Castille vinrent à Saint-Omer. Pendant son séjour, il confirma les priviléges des monastères haut et bas.
- En 1259 la ville de Saint-Omer accueillit encore Louis IX qui reconduisait Henri III, roi d'Angleterre, après avoir conclu avec lui un traité dans lequel celui-ci renonçait au duché de Normandie. Les deux monarques passèrent à Saint-Omer les fêtes de Pâques, et logèrent au monastère bas.
- En 1375 reconstruction des voûtes de la tour octogonale. Allongement des bras du transept sud de deux travées, démontage de la façade. Reconstruction de la nef. Ces travaux s'achévent en 1395.
- En 1378 débute la construction des chapelles latérales de la Nef. Début des comptes de fabrique et capitulaires qui sont archivés par la bibliothèque de la CAPSO.
- En 1386 finition des trois chapelles sud de la nef, travaux sur l’horloge construite avant 1378 avec la réfection de l’image du soleil et de la Lune.
- En 1403 finition des chapelles nord de la nef.
- En 1449 allongement du bras nord du transept, les travaux se terminent en 1472.
- En 1473 la Nef centrale est achevée.
- En 1473 construction de la tour occidentale en habillage de l'ancienne tour romaine, les travaux se terminent en 1521.
- En 1486 construction de la flèche de la croisée.
- En 1506 achèvement des voûtes.
- En 1555 les travaux d'embellissement des chapelles sud démarrent.
- En 1557 le chantier de la Tour Porche démarre afin de remplacer le portail Occidental existant.
- Au XVI ème siècle repavage avec des dalles funéraires et des dalles gravées des deux premières travées sud et nord de la Nef.
- Au XVI ème siècle repavage avec des dalles funéraires et des dalles gravées des deux premières travées du Transept nord et de la chapelle des Trépassés.
- Au XVI ème siècle repavage avec des dalles funéraires et des dalles gravées de la Sacristie, du Vestibule et de la chapelle saint Jean Baptiste.
- En 1606 La flèche de la croisée est détruite par un ouragan, d'importants travaux de reconstruction suite à cet accident sont entrepris.
- En 1608 blanchiment de toute la cathédrale et suppression des 14 statues de la Nef centrale.
- En 1610 réalisation d'un cadran solaire au dessus du portail sud.
- En 1628 démolition puis reconstruction de la chapelle axiale ( deux fois plus longue ).
- Au XVII ème siècle réalisation des clôtures des chapelles latérales de la Nef
- En 1753 le Choeur des chanoines est pavé de marbre.
- Au XIX ème siècle démontage d'une partie du pavage de la Sacristie et de la chapelle saint Jean Baptiste pour le remplacer par des carreax vernissés.
- Au XIX ème siècle pavage en marbre de la chapelle de la Conception.
- Au XIX ème siècle pavage en grès de la chapelle saint Martin.
- Au XIX ème siècle pavage en carreaux vernissés des chapelles ( Assomption, saint Erkembode, saint Maxime, sainte Aldegonde, saint Omer, saint Denis, Wissocq, saint Sépulcre, ancienne Conception, notre Dame de Pitié ).
- En 1839 pavage en carreaux vernissés du Déambulatoire.
- En 1840 pavage en marbre de la tavée centrale de la Nef.
- En 1842 pavage en marbre de la tavée sud de la Nef.
- En 1842 projet de restauration de la Cathédrale par l'architecte Morey.
- En 1845 le pavage en marbre du Choeur des chanoines est déposé puis le Choeur des chanoines est repavé en marbre identique à celui de la Nef.
- En 1847 pavage en marbre du Labyrinthe identique à celui de la Nef.
- En 1847 établissement de combles provisoires au-dessus de la tour octogonale
- En 1848 pavage en marbre du Transept Sud ( travées centrale est et ouest ) identique à celui de la Nef.
- En 1850 pavage en marbre identique à celui de la Nef dans les chapelles ( saint charles Boromée, saint André, saint Esprit, saint Jean Evangéliste, ancienne saint Gilles, saint Job ).
- En 1850 pavage en carreaux vernissés de la Nef ( travées nord ) et du Transept nord ( 2 travées près du Choeur ).
- En 1851 Démontage du pavage du Transept nord ( 2 travées centrales sur 4 ) et pavage en carreaux vernissés.
- En 1860 restauration du portail sud
- En 1861 nouvel incendie de la Cathédrale, les combles sont ravagés
- En 1868 restauration de la chapelle axiale.
- En 1879 démontage du pavage de la chapelle axiale, et repavage en pierre de grenoble.
- En 1880 restauration de la toiture de la Tour octogonale.
- Au XX ème siècle pose d'un parquet sur le pavage existant de la Sacristie.
- En 1912 réfection partielle de l'astrolabe de l'horloge.
- En 1932 remise en état du couronnement de la Tour octogonale.
- En 1942 bombardements avec de légers dommages.
- En 1954 réparation de la toiture octogonale
- En 1964 réfection de la toiture du beffroi.
- En 1983 fouilles archéologiques, puis reprises en sous-oeuvre de la Tour octogonale.
- En 1984 restauration des verrières, des portes, de la cour et du carrelage de la tour octogonale
- En 1996 dossier d'études préliminaires à la restauration de la cathédrale ( dont ces dates sont extraites ) par la DRAC ( François PILON ). Coût estimé de la restauration complète : 46 millions de francs durée des travaux 20 ans.
- En 1999 fin de la restauration du portail sud et commémoration du 8 ème centenaire.
- En 2000 mise en conformité électrique de la cathédrale.
- En 2001 réfection partielle du couronnement du beffroi, démontage partiel des vitraux pour leur restauration future.
- En 2004 réfection collatéral nord, architecte Lionel Dubois.
- En 2007 réfection 3 faces de la Tour porche et écroulement de l’échafaudage à cause de la tempête ( vents supérieur à 130 Km/h ). Dégâts important au niveau de la toiture de plomb dessus collatéral sud, une fenêtre basse détruite, mise au tombeau en partie détruite, rambarde et tourelle HS. Comme les choses vont trainer le mérule va s’installer dans les petits greniers du collatéral sud, dans la sous toiture plate, et dans le beffroi des cloches. Réfection de la toiture plomb collatéral sud Architecte Lionel Dubois puis Etienne Poncelet qui finira la toiture terrasse du collatéral Sud.
- En 2013 étude dans le but de protéger l'horloge ( 6 années de travaux prévus après 2015 ), faite par la DRAC. Dossier sans suite.
- En 2014 le 14 mars mise en arrêt des cloches par les Amis de la Cathédrale car le beffroi menace de s’effondrer.
- En 2015 étude des travaux à réaliser sur les charpentes ( beffroi, transept nord, et déambulatoire côté nord ) faite par M. Poncelet. Seule la réfection de la charpente du beffroi sera réalisée pour un côut 6.2 Millions d’€. Dossier de 49 plans et DCE archivé par Bernard Delrue en accord avec M Poncelet.
- En 2016 charpente du beffroi restauré à l’identique contrairement à ce qui était prévu dans le dossier d'études de 2015. Adjonction d’une cloche Domitille, et baptême de deux autres cloches ( Omer car restauré et Jeanne jamais baptisée ). À Pâques le plenum est relancé.
- En 2019 restauration partielle du portail nord selon tranche 1 de l'étude de 2015. Les travaux de purge des fondations, la collecte des eaux vers le collecteur de la Rue Sainte Croix et l’abaissement du secteur pavé face au portail ne sont pas faits.
- En 2019 nettoyage complet des chéneaux.
- En 2020 réfection de deux balustrades du transept Nord.


Notre-Dame de Saint-Omer, ❎ un joyau de l'art Gothique du Nord


Cathédrale de Saint-Omer | coupe en long en regardant vers le nord

Cathédrale de Saint-Omer | plan datant de 2015

La cathédrale possédait une flèche qui fut détruite par une tempête en 1606


Gravure du XVII ème siècle, la cathédrale posséde encore sa flèche qui sera détruite par une tempête en 1606

Histoire de la chapelle Notre-Dame des miracles érigée sur la grand'place en l'an 902, et démolie en 1785, son mobilier fut transféré dans une chapelle de la Cathédrale.


Quand, en l’an 902, le Burgrave prit la décision d'agrandir la ville, le Comte de Flandre Baudouin II lui ordonna de la fermer par des murs afin de la mettre à l’avenir à l’abri d’un coup de main des Vikings, il ordonna aussi d'aménager la grande place, sur laquelle trôna l'image de la Sainte Vierge en haut d'un piédestal en bois. Si vous désirez connaitre l'histoire complète de Notre Dame des Miracles cliquez ICI

En 1271, le comte Robert d’Artois autorisa la ville de Saint-Omer à édifier une chapelle dédiée à Notre-Dame  des miracles sur la place aujourd’hui dénommée Foch, là où s’élevait à l’origine une colonne sur laquelle était placée la statue de Notre-Dame.

Reconstitution de la décoration intérieure du transept Nord au moyen-âge

Durant le moyen-âge ( de la période moyenne jusqu'au bas moyen-âge ) les églises furent pour beaucoup d'entre elles très bien décorées ( intérieurement et extérieurement ), les murs, les piliers, les voutes, les arcades étaient peints de couleurs chatoyantes. Ce décorum était de nature à attirer les fidèles pour qui le déplacement à l'église n'était plus seulement un acte de dévotion mais devenait également un émerveillement. Les fidèles pouvaient voir des représentations humaines, animales, naturelles, qu'ils ne voyaient nulle part ailleurs. Notre-Dame à l'instar des autres Cathédrale disposait de ces atours, et vous trouverez ci-après une reconstitution d'une partie du transept d'après les documents historiques en notre possession. Abstraction faite de l'architecture intérieure au niveau du Choeur qui était différente au XIVèmesiècle de celle que nous connaissons aujourd'hui, abstraction faite également des caméras des micros et appliques d'éclairage modernes, vous voyez le décorum que les fidèles purent admirer du XIVèmeau XVIIèmesiècle.

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C’est au XIXèmesiècle que des personnalités telles que Viollet-le-Duc, Lassus, Duban ou Denuelle furent les acteurs majeurs des recherches sur la polychromie . L’un des premiers exemples de restauration polychrome du XIXèmesiècle fut celui de la Sainte-Chapelle de Paris. Lors de sa restauration, de 1836 à 1863, elle devint très vite la référence absolue en matière de polychromie architecturale. Un autre exemple de polychromie restituée existe à Paris dans l’église Saint-Germain-des-Prés où Baltard, l’architecte de l’église Saint-Augustin et des Halles de Paris a largement employé la couleur lors de la restauration de l’église de 1840 à 1870.
Quoi qu’en disent ses détracteurs, la polychromie médiévale utilisée pour décorer les églises était imprégnée d’une symbolique religieuse chrétienne : en effet comment oublier que dans l’apocalypse de saint Jean y sont évoquées les murailles de pierres fines et précieuses de la Jérusalem Céleste. La polychromie préfigurait le paradis.

Les Cathédrales étaient intérieurement très décorées au moyen-âge, voici une reconstitition de la décoration intérieure de Notre-Dame au XVI ème siècle.

De nos jours en 2021, vous pouvez encore apercevoir les vestiges de ces splendeurs du passé, et pour cela, il suffit de se rendre à la cathédrale et d'entrer dans la chapelle "ancienne conception" située dans la Nef côté sud, la deuxième en partant du fond. Cela vaut le déplacement ! Vous avez ci-dessous deux photos de la voute de cette chapelle.
Pour ceux qui ne peuvent se déplacer voila le lien du site de Notre-Dame ou vous pouvez voir ces vestiges cliquez ICI.

Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Ancienne conception  -  ogives et clés de voute
Cathédrale de Saint-Omer - Chapelle Ancienne conception  -  ogives et clés de voute

Avant d'aborder l'histoire de ce monument religieux, êtes-vous certain de connaitre l'histoire de Saint-Omer ?

Comme beaucoup vous êtes persuadés de tout connaitre concernant l'histoire de Saint-Omer, nous sommes persuadés du contraire. Nous nous proposons donc, de porter à votre connaissance quelques faits marquants du passé de cette ville, qui vous aideront à mieux comprendre ce qui suit. Donc, si vous n'êtes pas historien nul doute que vous serez surpris : cliquez ici.

les Amis de la Cathédrale vous présentent Notre-Dame

Bienvenue dans la cathédrale qui accueille 120 000 visiteurs par an !
Ce qui frappe ici, c’est la hauteur, la hauteur qui exprime le sacré. La maison de Dieu plus haute que la maison des hommes. Dimension essentielle de nos vies parfois oubliée. L'Abbé Bello se plaisait à dire : « Ecoute ! Tu n’entends pas ces prières qui sont dans la pierre ? Les connues comme celles de saint Louis, Louis XIV, Charles X, mais aussi les milliers d’inconnues ». Nous ferons souvent sur ce site référence à l'Abbé Bello, car ce dernier était très apprécié des Audomarois.
« La hauteur introduit un sens de l’être. Elle est déjà vécue à travers l’expérience du corps humain…. L’être s’ordonne à la hauteur parce que le corps humain est placé dans un espace où se distinguent le haut et le bas et se découvre le ciel. » Emmanuel Malvinas.
On s’y sent bien, car comme la cathédrale de Chartres, Notre-Dame est orientée à + 66.4 ° par rapport au Nord ( calculs effectués par un Groupe de Scientifiques d'Arras ). Ces calculs permettent de constater que le 15 août, le soleil levant est juste dans l'axe de la cathédrale qui, comme Chartres, est consacrée à Marie. Le carré formé par les quatre colonnes centrales se confond avec les quatre points cardinaux. L'Abbé Bello disait également que " Le centre géométrique est un centre d’énergie tellurique, le carré de la Terre se trouve superposé au carré du Ciel. ". Entre les années 1050 et 1350, 80 cathédrales furent érigèes en France. Notre-Dame est la dernière ❎ cathédrale gothique du Nord de la France, car Cambrai et Arras ont disparu. La cathédrale n’était pas une église paroissiale, les fidèles se réunissaient à Sainte Aldegonde. La cathédrale n’était accessible aux fidèles que durant les grandes fêtes.

L'Abbé Bello une figure de l'Audomarois

Né à Autry dans les Ardennes, l’abbé Bello fut ordonné prêtre le 29 juin 1947. Enseignant,il débute son ministère à Marles-les-Mines,intègre la cathédrale d'Arras en 1953 en tant que vicaire puis en 1960 Montigny-en-Gohelle attaché au secteur paroissial d'Hénin-Beaumont et chargé du secrétariat pastoral des Mines en 1974. Le 3 juillet 1987 marque son arrivée à St Omer. le Dimanche 24 juin 2007 entouré de sa soeur, des membres de sa famille et de très nombreux amis, le père Lucien Bello fêtait, en la cathédrale de Saint-Omer, ses 60 ans de sacerdoce. Il y eut ce jour là tellement de monde que l'évêque ne savait plus comment placer les officiants. Entouré des abbés Julien Laurent, Victor Petit et Eric Merlier du père Tiberghien et du diacre Jacques Baert, le père Bello célébra la messe de son jubilé de diamant. Il fit également cette déclaration : "J'ai fait un rapide calcul et je peux vous dire que j'ai célébré à ce jour 21600 messes". En 2012 il nous quitta, et les Audomarois en furent attristés car ils avaient perdu un membre aimé de leur famille. De nos jours tous ceux qui l'ont connu font encore référence à ce pasteur hors du commun, le père Bello était un vrai Chrétien.

Naissance Carolingienne ou Pré Romane de la Cathédrale de Saint-Omer en l'an 663

La Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer n'est pas une Cathédrale comme les autres ❎ elle est née au début du IXèmesiècle d'une division au sein de l'abbaye de Sithiu , entre une communauté de moines et une communauté de chanoines, réalisée à l'instigation de l'abbé Fridugise dès le début de l'année 820. Cette séparation s'inscrit dans le mouvement général de réforme de l'Église, initié sous l'impulsion des rois puis des empereurs carolingiens. Elle ne fait qu'entériner un état de fait qui caractéris le monastère de Sithiu qui, depuis les premières années de sa fondation, est constitué de deux entités.
Un monastère "bas" fondé en 649 au milieu des marais, dédié aux apôtres Pierre et Paul, créé par les moines Bertin, Mommelin et Ébertram, trois compatriotes de l'évêque de Thérouanne Omer, auquel un chef local nommé Adroald avait donné la terre de Sithiu.
Et un monastère "haut" avec son église dédiée à la Vierge, qu'Omer avait construite non loin de là sur une colline en 663, et qu'il avait confiée à Bertin et ses successeurs au moyen d'un privilège de "petite liberté".
L'épisode de la division de Fridugise ne nous est connu que par le récit qu'en donne près de cent cinquante ans plus tard le moine Folcuin dans ses Gesta des abbés de Saint-Bertin.Selon lui, Fridugise brisa l'unité du monastère : au "monastère d'en bas" il abaissa le nombre de moines de quatre-vingt-trois à soixante et en chassa les plus stricts, au "monastère d'en haut" où vivaient quarante moines, il établit trente chanoines. Cette réforme entérina également la séparation des domaines. Cependant, le dossier à charge constitué par Folcuin incite à une relecture critique, en effet Folcuin y présente la séparation opérée à Sithiu comme un des pires maux que l'abbaye ait jamais connu, Fridugise ayant détruit la paix fraternelle entre les deux monastères et chacun revendiquant désormais une sorte de primauté sur l'autre.
Ce récit est partial et réducteur car de nombreux indices, récemment mis en lumière par l'historienne Brigitte Meijns, montrent que cette rupture ne semble pas avoir été aussi brutale que ne le laisse penser la lecture du récit de Folcuin : les deux communautés restent dirigées par des abbés communs jusqu'au moins la fin du IXèmesiècle, et continuent, dans les documents d'archives, d'être désignées comme un tout jusqu'au Xèmesiècle, de plus, elles garderont des possessions communes jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Aux XIèmeet XIIèmesiècles cependant, la communauté de chanoines semble avoir acquis une certaine indépendance : la dénomination n'est plus la même, un prévôt apparait à sa tête et la collégiale est désormais dotée de privilèges pontificaux. Il semble donc qu'entre le XIèmeet le XIIèmesiècle un changement se soit opéré qui ait modifié définitivement la donne entre ces deux communautés de Sithiu et qui semble avoir pérénisé la communauté des moines et celle des chanoines. Dès lors, et pendant plusieurs siècles, ces deux communautés s'affronteront en matière de sciences, techniques et d'histoire afin d'obtenir le leadership de la connaissance et de la richesse dans la région.
Ces XIIèmeet XIII èmesiècles furent ceux des croisades et de l'expansion extraordinaire de la ville de Saint-Omer , les historiens consignent qu'en l'an 1200 il y avait environ 20 000 habitants et qu'en l'an 1300 il y en avait plus de 35 000. La première croisade conduite par Godefroy de Boulogne dit "de Bouillon" démarra de Boulogne sur mer le 15 Aout 1096 et une multitude de Seigneurs locaux y participèrent ( dont Guillaume 1er Seigneur de Saint-Omer et ses fils Geoffroy Hugues et Gérard ). Les Chrétiens délivreront le saint Sépulcre à Jérusalem le 15 Juillet 1099 et fonderont les Etats latins d'Orient. Godefroy de Bouillon décédera le 18 Juillet 1100 sans doute empoisonné par l'émir de Césarée, son frère Baudoin sera choisi par tous les seigneurs Chrétiens d'Orient pour lui succéder. Baudouin de Boulogne frère de Godefroy de Bouillon sera donc en l'an 1100 le premier roi Chrétien du royaume de Jérusalem, il régnera jusqu'à sa mort en 1118. Une dernière chose enfin, Baudouin 1er de Jérusalem demandera en 1104 à son vassal Geoffroy de Saint-Omer de sécuriser les Etats Latins. Geoffroy, fils de Guillaume 1er ( seigneur de Saint-Omer ), ami intime du roi Baudouin 1er de Jérusalem, s'acquittera de cette tâche dès 1116 et sera le fondateur de l'Ordre du Temple.

La Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer reconstruite au XIIIèmesiècle, dans un style Gothique primitif

Cette Cathédrale dédiée à Notre-Dame de Saint-Omer fut de nombreuses fois reconstruite et agrandie depuis sa création en l'an 663. Sous la dynastie Capétienne la religion Catholique devint omnipotente dans le royaume Franc, le monastère d'en haut qui était devenu fort important fut détruit en 1033 par un incendie. Sa reconstruction fut immédiatement entreprise en pur style Roman. Avec l'arrivée en 1052 des reliques de saint Omer dans la nouvelle église qui n'était pas complétement terminée, le Prévot de Notre-Dame Baudouin II ordonna l'agrandissement du monument. Plus tard, sous le règne de Philippe Auguste dans les premières années du XIIIèmesiècle elle sera totalement ravagée par un incendie, et, la même année, le prévot de Notre-Dame Gérard IV d'Alsace ordonnera la construction d'un nouveau monument qui sera érigé en pur style gothique. De cette période romane, il ne reste qu’une chapelle orientée qui s’ouvre sur le bras nord est du transept, c'est la chapelle des Trépassés ou des Cloches, ainsi que la tourelle d’escalier placée à l’extrémité du bras sud ouest du transept, sur son flanc occidental.
Cette construction Gothique s’échelonnera dans le temps et progressera d’est en ouest. Elle commence par le chœur ( XIIème- XIIIèmesiècles ), continue par le transept ( XIVème- XVèmesiècles ) et la nef ( XIV èmesiècle ) et s’achève par la tour occidentale (XV ème- XVIèmesiècles). Complétement terminée au XVIèmesiècle ce monument est un mélange réussi de l'art gothique primitif, classique, rayonnant et enfin flamboyant.
La nef est innondée de lumière grâce :
aux grandes arcades qui occupent la moitié de la hauteur,
au cordon en larmier et frise de feuillages du triforium aveugle qui occupe un quart de la hauteur,
au cordon mouluré des fenêtres hautes (typiques du style flamboyant) qui occupe un quart de la hauteur.
Au sommet, des mouchettes ( réseau de pierres du vitrail typique du style flamboyant ).

Matériaux utilisés pour sa construction

Le soubassement et les colonnes du chœur sont en grès de Béthune très résistant. La plupart des arcs sont en pierre dure. Les chapiteaux sont en pierre foncée de Tournai. Les pierres de parement, gargouilles, pinacles sont craie blanche des régions de Fauquembergues, Ardres, Lumbres, facile à travailler mais très sensible au climat et à la pollution. De nos jours, la couverture est en ardoises, mais elle était autrefois en feuilles de plomb.

La Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer hérita des chapelles de la Cathédrale de Thérouanne.

Avant sa destruction, Thérouanne possédait, « la plus vaste, la plus haute et la plus belle cathédrale de la région du Nord » (Bled, 1895, p. 3). Aucun des lieux de culte n’échappa au sac de la ville. Charles Quint reconnut cependant que le pillage des objets du culte n’était pas conforme aux usages « de bonne et ancienne guerre » et exigea que quiconque possédait « corps saints, reliquiaires, vaisseaulx d’or ou d’argent, calices, croix, tapisseries, livres, registres, letraiges, cartulaires, comptes ou autres meubles… » les ramena aux chanoines réfugiés à Saint-Omer, qu’ils aient été pris à l’occasion du sac ou rachetés aux soldats ( Archives de la ville de Lille, citée par La Fons, 1861 ). Pour autant, les ordres de Charles Quint étaient sans ambiguïtés : « On ne détruira pas seulement les édifices profanes mais encore les églises, les monastères et les hôpitaux » (Legrand, 1857-1861, page 782), ce qui fut fait. L’empereur souhaitait supprimer définitivement une enclave française sur ses terres, mais aussi démanteler un puissant diocèse, dont l’évêque nommé par le roi de France disposait d’une juridiction spirituelle qui s’étendait de part et d’autre de la frontière.
C'est ainsi que :

❖ la chapelle sainte Catherine de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle du saint Sépulcre ancienne saint Claude".
❖ la chapelle saint Jacques de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle de saint Erkembode ancienne saint Jacques Apôtre".
❖ la chapelle de la portion du saint Esprit de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle du Sacré Coeur ancienne saint Esprit".
❖ la chapelle de saint Gondolphe de Thérouanne fut transférée dans un premier temps, dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle de l'Assomption sainte Aldegonde ancienne Notre Dame de Montreuil", puis, dans un second temps, retransférée dans la "Chapelle sainte Aldegonde ancienne saint Denis".
❖ la chapelle de la portion du petit crucifix de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle de saint Erkembode ancienne saint Jacques Apôtre".
❖ la chapelle de la Trinité de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle de sainte Aldegonde ancienne saint Denis".
❖ la chapelle de la portion de saint Mathieu de Thérouanne fut transférée dans la Collégiale de Saint-Omer dans la chapelle que nous connaissons aujourd'hui sous le vocable "Chapelle saint Antoine de Padoue ancienne grand saint André".

La Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer sous la Révolution.

Notre-Dame reste l’un des rares témoins de la floraison gothique du Nord de la France qui nous soit parvenu intact. Les révolutionnaires commettront entre les annèes 1790 et 1794 des dégats en nombre sur les statues, peintures, sculptures, dallages de la Cathédrale de Saint-Omer, beaucoup d'objets seront également volés durant cette période trouble de notre histoire. Néanmoins, grâce à la ferveur religieuse et au courage de certains Audomarois quelques objets seront sauvés, et, ils font aujourd'hui encore le bonnheur des fidèles et des visiteurs. Lieu de passage entre le Sud et le Nord de l’Europe, de nombreux érudits s’y sont arrêtés au cours de ces dix derniers siècles. Aujourd’hui encore, la Cathédrale de Saint-omer attire une foule de visiteurs en raison de sa beauté architecturale et de ses trésors artistiques et religieux. Elle nous livre un patrimoine historique, iconographique, architectural, musicologique et religieux inestimable.
En 1792, la Cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage. Comme bien d'autres églises, Notre-Dame eut beaucoup à souffrir du vandalisme post révolutionnaire, néanmoins dans la ville c'est l'Abbaye de saint Bertin qui paya le plus lourd tribut à la fureur des révolutionnaires et à l'appétit insatiable de quelques entrepreneurs privés, épargnant ainsi quelque peu la Cathédrale. Par le concordat de 1801, le diocèse de Saint-Omer fut définitivement supprimé, au bénéfice du diocèse d'Arras.
Redevenue simple église, Notre-Dame de Saint-Omer est néanmoins élevée au rang de Basilique par le pape Léon XIII en 1879.

De nos jours, la Cathédrale de Saint-Omer reste le centre d'une grande dévotion Chrétienne

De nos jours, les visiteurs peuvent constater la vivacité des pratiques dévotionnelles ancrées en ce lieu notamment pour Notre-Dame des Miracles et saint Erkembode.

❖ Il existait sur la grand place un très beau monument gothique dédié au culte de Notre-Dame des Miracles. En effet, c'est en 1271, que le comte Robert d’Artois autorisa la ville de Saint-Omerà ériger une chapelle dédiée à Notre-Dame sur la place Foch, là où s’élevait à l’origine une colonne sur laquelle était placée la statue de Notre-Dame des miracles. Le niveau de la chapelle était surélevé de plus de trois mètres et il fallait monter quinze marches pour y accéder. Cette particularité était due à l'obligation de respecter la juridiction laïque, qui interdisait toute construction au niveau du sol à cet endroit. Pour contourner la loi, et avec l'accord de tous les intervenants il fut décidé de construire la chapelle en élévation, la faisant reposer sur des piliers et des colonnes, avec en dessous des boutiques, des échoppes un cabaret propriétés de la ville et loués à des particuliers. Achevée en 1285 elle devint très vite un lieu de pèlerinage, ou l'on venait de toute la campagne environnante pour prier Notre-Dame des Miracles. Lors des épidémies de peste, la chapelle du marché ne désemplissait pas, de jour comme de nuit, et les invocations à la Vierge devenaient plus ardentes. À l’intérieur du monument brûlait jour et nuit une multitude de cierges preuve de la piété des fidèles. Lors du siège que le roi de France imposa entre le 5 mai et le 16 juillet 1638 à la ville de Saint-Omerles boulets de canons endomagèrent de nombreuses maisons de la place du Grand-Marché, mais la chapelle fut épargnée. Dès la levée du siège, l'intervention divine ne faisait pas de doute dans la population, et, la procession dite du « Vœu » se déroula régulièrement tous les ans dans les rues de la ville. Des miracles, il y en eut beaucoup au cours des siècles qui suivirent, à en croire les nombreux ex-voto témoins de la reconnaissance des pélerins pour les faveurs obtenues. Cette chapelle fut détruite en 1785 afin de faciliter la manœuvre des troupes sur la place. La statue de Notre-Dame des Miracles ( datant de 1201 ) fut alors déplacée avec son autel dans le transept sud de la cathédrale de Saint-Omer. La dévotion liée au culte de Notre-Dame des Miracles n'a pas faibli depuis le moyen âge, et les pélerinages y sont encore très nombreux.

❖ Saint Erkembode ( signifie 'envoyé reconnu' ) fut le 4èmeAbbé de saint Bertin et le 7èmeévêque de Thérouanne. Il est appelé dans la dévotion populaire Le saint qui fait marcher. La légende veut qu'il soit venu d'Irlande en 723 avec deux compagnons "Lugle" et "Luglien", il était moine Bénédictin à Saint-Omer, parcourant sans relâche le vaste diocèse de Thérouanne, d'Ypres (Belgique) à la vallée de la Somme, pour redistribuer des terres aux pauvres. Il meurt presque paralysé en 742.
Les hagiographes sont unanimes à nous le représenter vivant dans le monastère de Sithiu, sous la conduite de saint Bertin, et travaillant, avec un zèle admirable, à marcher sur ses traces dans la pratique des vertus monastiques. Il y fit de si rapides progrès, que tous les suffrages des frères se prononcèrent en sa faveur, quand il fut question de donner un successeur à ce saint Abbé, qui venait d'expirer. Erkembode gouverna donc cet important monastère après Erlefride et Rigobert, lesquels avaient été, du vivant de saint Bertin, chargés de le remplacer dans les fonctions que son grand âge ne lui permettait plus de remplir entièrement.L'évêque de Thérouanne, Ravengerus, successeur de saint Bain, étant mort dans ce temps, le clergé et le peuple élurent saint Erkembode pour le remplacer, en conservant néanmoins la direction de la communauté de Sithiu, dont tous les religieux lui étaient unis par les liens de l'affection la plus touchante et la plus sincère. Il se montra constamment le père des pauvres et des malheureux, le consolateur de tous ceux qui étaient dans la souffrance, et un véritable serviteur de Jésus-Christ. Après donc que ce bon et prudent serviteur de Dieu, eut bien géré durant sa vie l'argent de son seigneur, et qu'il eût travaillé avec persévérance il fut appelé par le Seigneur pour recevoir sa juste récompense et changer par un heureux commerce les choses périssables pour les éternelles. Erkembode mourut le 12 avril de l'année 742 après avoir gouverné son diocèse l'espace de vingt-six ans. Son corps fut déposé par les soins du peuple dans l'église de Notre-Dame, à Saint-Omer, devant l'autel principal de la sainte Mère de Dieu. De nombreux miracles s'opérèrent auprès de ce tombeau, et les pieuses libéralités des fidèles envers leur Patron se multiplièrent à tel point, qu'elles suffirent pour réparer cette église déjà ancienne, et même pour en bâtir une seconde.Saint Erkembode fut et reste l'objet d'une grande dévotion, et de nombreux pélerinages lui furent consacrés, les pélerins laissaient leurs chaussures en témoignage de leur longues marches. Puis sa tombe devint un lieu de dévotion pour les parents d'enfants infirmes. De nos jours encore les dévots déposent sur le sarcophage des chaussures d'enfants en guise d'Ex votos.

Saint-Omer possède encore beaucoup de trésors comme La prison de la motte castrale, La chapelle des Jésuites, L'église saint Denis, L'église du saint Sépulcre, L'église de l'immaculée conception, L'abbaye saint Bertin, Le palais épiscopal, L'hôtel de ville, mais de tous les monuments de Saint-Omer , la Cathédrale Notre-Dame en est le plus précieux, avec ses 103 mètres de long, ses 53 mètres de large, et ses 23 mètres de hauteur sous voute. Elle n'a qu'une seule tour massive qui occupe deux travées de la nef. Cette tour, appelée beffroi, comporte des fenêtres jumelées au niveau de la chambre des cloches. Pour assurer sa stabilité, certaines fenêtres au niveau des étages inférieurs ont été bouchées, et un un tirant la traverse au niveau du buffet d'orgue. L'escalier qui permet d'accéder à son sommet s'inverse de sens de rotation au niveau de la chambre des cloches. Sa nef, qui comprend sept travées et collatéraux, est trés eclairée par de grandes fenêtres. Les chapelles qui la bordent sont non communiquantes. Chaque transept comporte quatre travées et posséde un portail et des escaliers pour accéder aux petits greniers. Le déambulatoire comprend trois chapelles, deux rayonnantes et une axiale.

La longévité d’un monument dépend de la qualité des matériaux utilisés pour sa construction, de ce point de vue, Notre-Dame ne s'est pas trouvée favorisée. Les soubassements, les degrés du portail sud et les colonnes en délit du chœur sont en grès de Béthune très résistant mais difficile à travailler, les ogives les doubleaux, les formerets sont en pierre dure de Marquise, de Rinxent, de Landrethun ou en oolithe à grain fin du Brabant de Dielghem, d'Affelghem, de Dielbesses, d'Avesnes. Quant aux moellons de parement aux gargouilles aux pinacles aux pendans des voutains et à tout ce qui a reçu une décoration on a eu recours à un matériau local très bon marché : 'la blanque pierre’ D’esquerdes, de Leulinghem, de Quelmes ou de Longuenesse. C'est une craie tendre facile à travailler mais très peu résistante à l’érosion.



Visites guidées de la Cathédrale

Des visites guidées sont proposées tous les dimanches en juillet et en août. Des visites ponctuelles pour des groupes sont possibles en dehors des mois cités. Tarifs : 5,50 € /adulte. 3,50€ pour les 15-25 ans et les étudiants. Gratuit pour les moins de 15 ans et les demandeurs d’emploi. Durée : 1h30.

Informations complémentaires

03 21 98 08 51 & 03 21 38 21 87

contact@tourisme-saintomer.com

Adresse : Enclave Notre-Dame Code postal : 62500 Saint-Omer
Horaires : Du 1er novembre au 31 mars : 8h00-17h00 - Du 1er avril au 31 octobre : 8h00-18h00
Tarifs : Entrée gratuite

Une dernière chose enfin très importante, nos amis visiteurs en fauteuil roulant sont les bienvenus, néanmoins ils prendront soin d'accéder à la Cathédrale par le portail Nord qui est à niveau avec le grand parvis Nord de la rue Henri Dupuis. Une fois à l'intérieur des rampes d'accès aux fauteuils permettent une visite compléte de la Cathédrale.

Cathédrale de Saint-Omer | accès PMR